
ï iô H i s t o t r ê ECC L É S 1 A STïQÜÈ.
A n . 8 i i . demande ? D’où viennent ces plaintes fi fréquentes
, foie pour les biens qu’ils polfedent, foie pour
j. lesvaffaux quipaffent de l'un à l’autre: En quoi
4. les ecclefiaitiques empêchent le fervice des 1 aï -
j, ques, & les. laïques celui des ecclefiaitiques ?
Jufques ou les evequesôc les abbez peuvent le mêler
d'affaires temporelles; & quel eit le vrai fens
i.Tim. ii. 4. jg cette parole de l’apôtre : Quiconque elt au fer-
vice de D ieu , ne s engage point dans les affaires
feculieres ? A quoi tout Chrétien renonce aü
baptême & comment il rend inutile cette rènon-
s' ciation ? Que celui-là ne croit pas bien en Dieu,
qui s imagine méprifer impunément fes com-
e,9. mandemens ou fes menaces , comme fi elles ne
doivent point avoir d’effets Qu’il faut Voir fi
nousfommes véritablement Chrétiens, par l’e-
c. ro. xamen de nos moeurs 5c de -notre vie. Examiner
celles de nos Pafteurs, c’eft-à-dire, des évêques
a qui nous croïons que l ’apôtre a dit ¡Soïezmes
r. car. xi. 1. imitateurs. Quelle doit être la vie de ceux qu’otl
1 1 6 nomme chanoines'& celle des moines. S’il y en
’ peut avoir d’autres que ceux qui obfervent la
réglé de faint Benoift ; & s’il y en a eu en Gaule
avant qu’on y apportât cette réglé ? Ce mémoire
etoit adreffé aux évêques.
Le fécond contient les mêmes queilions plus
étendues, & ajoure : Premièrement il faut feiou-
venir que l’année paffée nous -fîmes des jeunes
de trois jo u rs , pour demander à Dieu de nous
faire connoîfrc en quoi notre vie dévoit être corrigée
: ce que nous voulons executer à prefent.
L î V R E (^UAR ANTE-eiNQÜ I e’mE J i r
Nous voulons connoître les devoirs des ecclefiaf-
tiques, afin de ne leur demander que ce qui leur
eft permis, & qu’ils ne nous demandent que ce
que nous devons leur accorder. Nous les prierons
de nous expliquer nettement, ce qu’ils appellent
quitter le monde ; 5c en quoi on peut diftinguer
ceux qui le quittent, dé ceux qui y demeurent.
Si c’eft feulement en ce qu’ils ne portent point
les armes, 5c ne font point mariez publiquement?
Si celui-là a quitté le monde , qui ne celle tous
les jours d’augmenter fes biens par toutes fortes
de moïens: en promettant le paradis., ou menaçant
de l’enfer , Se employant le nom de Dieu ou
de quelque fa in t, pour perfuaderaux fimples de
fe dépouiller dé leurs biens 5c en priver leur he-
riciers, légitimés : qui par là réduits à la pauvreté
fe croïent enfuite les crimes permis, comme le
larcin Sc le pillage. Si c’eft avoir quitté le monde
que de fuivre la paillon d’acquerir : jufquesà corrompre
par argent des faux témoins pour avoir
le bien d’autrui ; &c de chercher des avouez 5c des
prévôts cruels,interreffez 5c fans crainte de Dieu?
Ce que l’on doit dire de ceux , qui fous pretexte
de 1’ amour de Dieu 5c des faints, transfèrent des
reliques d’un lieu à l’autre , y bâtiffent de nouvelles
églifes, & exhortent avec grand etnpref-
femeut tous les fideles à y donner leurs biens. On
veut ainfi paroître mériter devant Dieu 5c le
perfuider aux évêques, pour arrivera une plus
grande dignité. Nous admirons comment il fe
peut faire, que celui qui prétend avoir quitté le
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c. 4.
c. f.
c. 6,
0. 7.
jg 8 .