
494 H i s t o i r e E c c l h s i a s t ï q j i e . "
————■— donnant tout le temps qui lui reftoit après fes
A n . 8 4 8. fondions fpirituelles ; fans que le fro id , le v en t,
ni la pluie l’en décournât, & l’empêchât de vifiter
tous les travaux.
'Anaß. p. 1 0 . Dans le même temps, c’eft-à-dire , pendant la
douzième indiétion , qui commençoit cette année
848. le pape travailloit auffi à réparer les murs de
Rome tombez en ruine par le temps. Il fit refaire
les portes & rebâtir quinze tours de fond en comble:
vifitantfouvent les ouvrages, tantôt à ehe v a l, tantôt
a pied. Il fit faire entr’autres deux tours fur le
j T ib re , à la porte qui conduifoit à Porto , avec des
chaînes, pour arrêter jufqu’aux moindres barques
des ennemis : il fit auifi tranfporter dans la ville
quantité de corps faints , pour les mettre en
fûreté.
p. a. s. L ’année fuivante 849. indiétion douzième, les
Sarrafins vinrent à Tozar en Sardaigne , d’où ils
partirent pour venir à Porto. Les Romains en
étoient fort effraïez 5 mais les habitans de Naples ,
d’Amalfi 8c de Gaëte s’embarquèrent 8c vinrent à
Oftie : d’où ils envoïerent avertir le pape, qu’ils?
étoient venus au fecours, pour combattre les Sarrafins.
Le pape voulant s’en aflùrer davantage,les
pria d’envoïer à Rome quelques-uns d’entr’eux.
Leur chef nommé Cefaire , fils de Sergius maître
de la milice, y vint avec quelques autres , 8c confirma
au pape ce qu’il lui avoit mandé. Aufli-tôt
le pape ie rendit à Oftie avec une grande fuite de
gens armez, pour témoigner aux Napolitains l’a f -
feétion avec laquelle il les recevoit : ils lui bai-
L i v r e c^u a r a n t è -h u it ie ’m e .' 495
ferent les pieds, & le prièrent de les communier
de fa main , pour les fortifier contre les ennemisi A
Pour cet effet il les mena en proceflïon à leglife
de fainte Aure, où s’étant mis à genoux, il prononça
fur eus&une oraifon accommodée au fujet,
puis il célébra la meffe & les communia tous. Le
lendemain , le pape étant déjà p a rti, les Sarrafins
parurent fur la côte avec beaucoup de vaiffeaux ;
les Napolitains commencèrent à les attaquer v i-
goureufement ; mais un grand vent qui furvint
les fépara , & fit périr la plûpart des Sarrafins.
On en tua plufieurs dans les iiles, où on les trouva
mourans de faim ; on en pendit quelques-uns près
de Porto, & on en mena grand nombre àR om e ;
où on les fit travailler à divers ouvrages, particulièrement
aux murailles que l’on bâtiffoit autour
de faint Pierre.
Les chrétiens furent alors perfecutez à Cordouë
capitale des Mufulmans d’Ëfpagne : qui étoient
encore les maîtres de la meilleure partie du païs, *
Le refte obéiffoit à trois princes chrétiens. Alfonfe
le chaftc roi d’Afturie, aïant régné cinquante ans, t[
étoit mort l’an 842. Ere 880. & Raïnir fils de
Veremond avoit été élu ro F à fa placé. Il bâtit
une fort belle églife en l’honneur de la fàinte
Vierge , à deux milles pas d’Oviedo 5 8c après
avoir régné fept ans, il mourut en paix. Son fils
Ordogno lui fucceda l’an 849. Ere 887. & régna
onze ans. Il repeupla plufieurs villes, dont A lfonfe
avoit challé les Mufulmans ,- entr’autres:
T u y , Aftorga 8i Léon. On dit que le corps de
P d d iii