
A n. 799.
Ap. Alcuin p,
•995
X I V.
Informations
contre Pafcal &
Campuie.
Anuft.
16 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
goire , de faine Léon, qu’il neconnoiffoit pas auparavant;
8e par l’autorité du concile tenu depuis
peu à Rome, par l’ordre du roi Charles contre
fa lettre à Alcuin. Il déclare enfuite, qu’il eft revenu
de tout fon coeur à l’églife univerfelle, 8c
qu’il £e repent de ion erreur : promettant de ne
plus croire ni enfeigner que Jefus-Chrift , félon
la chair, ioitfils de Dieu adoptif ou nuncupatif;
mais qu’en l’une 8e l’autre nature , il eft le vray
fils unique de Dieu: Il exhorte fon églife à croire
cette dodrine avec l’églife univerfelle, à prier
pour lu i, 8c faire ceiîer le fcandale qu’il avoit
caufé. Il ajoute à la fin du grand paffage deNef-
torius, 8e plufieurs autoritez des peres pour le
réfuter.
On raporte au même tems une lettre' d’Eli-
pand à Félix, par laquelle toutefois il le fuppofe
encore dans fon erreur. Elle eft pleine d’injures
contre Beat 8e contre Alcuin, n’eft remarquable
que par deux chofes; par la barbarie du ftile
dont le latin eft fi corrompu , que l’on y voit le
commencement dei l’Efpagnol vulgaire , 8e par
l’âge d’Eüpand, qui ditque levingt-cinquiéme
de Juillet il eft entré dans fa quatre-vingt-deuxième
année.; ainfi- il devoit être né peu de tems
après l’entrée des Arabes en Efpagne.
Cependant le pape Léon retournoità Rome,
accompagné d’archevêques, d’évêques 8e de
comtes, 8e par toutes les villes où il paffoit, on
le recevoir comme fi ç’eût été faint Pierre lui-
même. Il arriva à Rome la veille de faint-André,
L i v r e q u a r a n t e - c i n q u i e ’ m e . î j _____________
vingt-neuvième de Novembre, la meme annee 800.
799. 8e tout v int au - devant, le cierge , le fenat, la
milice ,1e peuple, les femmes mêmes, 8e jufques
aux diaconneffes ôe aux religieufes. Il y avoit auffi
diverfes troupesd étrangers, François, Frifons,
Saxons 8e Lombards. Ils vinrent tous au-devant
jufques à Ponte-Mole, portant des bannières, 8c
chantant des cantiques fpirituels, Se le condui-
firentà faint Pierre, où il célébra la meffe, 8e ils
communièrent tous. Le lendemain il entra à R o me
, 8e logea au palais de Latran.
Quelques jours après les évêques 8e les fei-
gneurs qui l’avoient accompagné , s’affemble-
renc dans la falle de ce palais q u il avoit fait
bâtir: pour informer des accufations intentées
contre lui par Pafcal, Campuie 8e leurs complices.
Ces commiffaires envoïezparleroi Charles
étoient d ix , fçavoir fept évêques Se trois
comtes; les évêques etoient Hildebalde archevêque
de Cologne, Arnon de Salsbourg, Bernard
évêque de V orm e s, Hatton de PafTau,
Jeffé d’Am ien s, Cunibert 8e Flaccus , dont on
ne fçait pas les fieges. Après qu’ils eurent examiné
l’affaire pendant une femaine 8e p lu s , ils
ne trouvèrent aucune preuve contre le pape
Léon; c’eft pourquoi ils firent arrêter les accu-
fateurs, ôe les envoïerent en France. xv.
Arnon avoit fuccedé dans le fiege de Juvave,
ou Salsbourg à Bertric, qui ne le tint qu’un an b°"^ .x.xlIV
aprèsla mort de faint Virgile. Le roi Pépin, fils,, n. ;.u c.mu
de Charles, ayant fubjugeé les Huns en 896. 8e
D ij