
A n . 83 3 .
S u p . l i v . XLV I .
». 2 .
I. Reg. xv. 11.
c. 6.
t.T.
T h eg . c. 42.
A ¡tron. an , 833«
N i ih a r d , lib. 1.
AJiron.
De compar.
utriufque io . 2.
p , 48.
3 4 6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
des dangers qui vous menacent, principalement
votre amc. Il lui reprefente enfuite la maniéré
dont il avoir aiFocié à l’empire Lothaire fon fils
aîné : après avoir emploie le jeûne 8c la priere ,
pour connoitrc la volonté de Dieu. Depuis ce
temps, ajoute-t’i l , les lettres impériales ont toujours
porté le nom de l’un 8c de l’autre jufqu a
ce que vous aiez changé de volonté : fans que
Dieu-nous ait dit, ni par lui-même , ni par un
ange , ni par un prophète , qu’il fe repentoit d’avoir
établi ce prince, comme il dit à Samuel,
parlant de Saül. Croïez-vous avoir trouvé par
vous-même un meilleur confeil que celui que
Dieu vous a infpire , après l’en avoir tant prié ?
Nous déplorons les maux qui font arrivez cette
annee a cette occafion ; 8c nous craignons fort
que Dieu ne foit irrité contre vous. Car nous
ne pouvons vous diiTimuler que l’on murmure
extrêmement de ces fermens divers 8c contraires
, 8c que 1 on vous en blâme ouvertement.
On croit que l’année dont parle Agobard ,
& où il écrivit cette lettre , eft l’année 8 3 3 . où
les armees étoient en campagne de part 8i
d’autre.
Lothaire venoit d’Italie-, 8c pour rendre facaufe
plus favorable , il menoit avec lui le pape Grégoire
, qui efperoit mettre la paix entre le pere
& les enfans. C ’eft le fujet d’une autre lettre d’A-
gobard à l’empereur Louis qui commence ainfi:
Vous commandez que les deux ordres, militaire
& l’eccleiîaftique , fe tiennent prêts dans le rnou-
L i v r e q u a r a n t e s e p t i e ’m e . 347
vement prefent, l’un pour combattre, 1 autre pour
parler 8c conférer. C ’eft-à-dire que l’empereur
avoir convoqué un parlement, pour tiTaïer de
terminer à l’amiable fes différends avec fes en-
fans ; mais Agobard qui étoit du parti de Lothaire
, ne crut pas y devoir aller ; 8c fe contenta
d’envoïer cette lettre , où il releve extrêmement
l ’autorité du pape , par les paflages defaint Léon,
de Pelage 8c d’Anaftafe ; puifc il ajoute :• Si le pape
Grégoire vient maintenant fans raifon , pour combattre
, il mérité d’être rejetté : mais s’il ne vient
que pour procurer la paix 8c rétablir ce qui a
été fait par votre autorité, duconfentement de
tout l’empire, &c .enfuite confirmé par le faint
fiege ; fon deilein eft raifonnable , vous devez
lui ob éir, 8c ne pouvez le refufer , fans vous
rendre coupable. Pendant ce temps pafcal j’ai
reçu des lettres du pape qui nous ordonnoit des
jeûnes 8c des prières ; pour demander à Dieu de
favorifer le deffein qu’il a de rétablir la paix dans
votre maifon 8c votre roïaume. J ’en ai touché,
8c j’ai prié ardemment que ce tumulte s’appaife
fans effufion de fang. Et enfuite : Perfonne ne
doute , Seigneur , que vous n’aimiez fans côm-
paraifon plus le roïaume celefte,, que le terreftre,
vous ne pouvez faire d’oeuvre plus agréable à D ieu,
que de rétablir la paix.
Le^pâpe étant arrivé en France, bn envoïa de ià
part 8c des princes avec lefquels-il étoit , pour
amener de Corbie l’abbé V a la , comme celui dont
les confeils feroient très-utiles pour.la paix. Il ne
X x ij
A n . 8 3 3 .
e .\ .
c. j.
xxxvm.
Le pape Grégoire
en France.
V i t a, V a U c. 14. j