
j i z H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
! de faint Zoïle , qu’il lui avoit promifes, & y en
A n . 851 . ajoûte de faint Acifele. Il lui dépeint la perfécu-
tion de Cordouë, & lui marque tous les martyrs
qui avoient fouffert jufques-là : commençant au
prêtre Parfait, & Unifiant au moine Théodore.
La datte eft du iy . des calendes de Décembre ,
Ere 885). c’eft-à-dire, du quinzième de Novembre
8j i .
Hulog. fpift. nà Cependant le cadi de Cordouë, pouffé parle
a u .p . 4«. frere de Flore la fit amener le frere prefent, ôc
lui demanda fi elle le connoifloit. Oiii, dit-elle,
c’eft mon frere félon la chair. Le cadi reprit :
D ’où vient qu’il eft fidele à notre religion , ôc
que tu es Chrétienne } Flore répondit : Il y a huit
ans que je fuivois comme lui , l’erreur de nos
peres ; mais Dieu m’aïant éclairée , j’ai embraifé
la foi Chrétienne , pour laquelle j’ai réfolu de
combattre jufques à la mort. Le cadi reprit : En
quel eft aujourd’hui ton fentiment, fur ce que
tu m’as dit il y a quelque temps ? Flore crut qu’il
vouloit parler des malediétions qu’elle avoitpro-
noncées contre Mahomet, &c lui déclara qu elle
étoit prête à en dire encore plus. Le cadi la fierez;
mener en,prifon. Auffi-tôt Euloge, qui étoit dans
la même prifon,.lit vint trouver , & apprit dVlle
jsemn. 11. c. s. comment cet interrogatoire s’était pané. Dix ou
douze jours après, c’eft-à-dire, le vingt-quatrième
de Novembre, ¡on mena Flore & Marie au
lieu du fupplice ; elles firent le: ligne de la Cro ix
fur leurs vifages, & on ¡leur coupa la tête ; premièrement
à Flore, enfuite à Marie. On laiiTor
L i v r e q u a r a n t e -h ü i t i e ’m e . 513
leurs corps fur la :place, expofez aux chiens &aux ~ -
■Kg r t 1 t 1 1 1 n . A- N. o f 1. oiteaux, ôc le lendemain on les jecta dans le lieu- #
ve. Le corps de Marie fut retrouvé & porté au
monaftere de Cutcclar, d’où elle étoit fortie, pour
venir au martyre. On ne trouva point le corps de
Flore ; mais les deux têtes furent mifes à faint
Acifcle de Cordouë. L ’églife honore ces faintes Martyr, s., n.
, . , , 0 m>v. I
le jo u r de leur martyre.
Euloge & les autres Chrétiens prifonniers
l’aïant appris, en rendirent aufli tôt grâces à
Dieu , à l’office de none, & continuèrent de ce- *dMm,
lebrer en leur honneur les vêpres, les matines &
la me fie : en fe recommandant à leurs prières.
Six jours après, c’eft:-à-dire, le vingt-neuvième
de Novembre, ils furent délivrez de prifon, fui-
vant la promeffe de ces Saintes. Car elles avoient
dit à quelques-unes de leurs amies, que fi-tôt
qu’elles feroient devant Jefus C h r i ll , elles Le Menur.c.9.
prier oient pour la liberté de leurs frétés.
Peu de temps après Gumciind & Servufdei
fouffrirent aufli le martyre. Gumefind né à .T o lède,
étoit venu à Cordouë encore enfant, avec
fon pcrc & fa mere , qui l’offrirent à Dieu ; & il
fut élevé dans le-clergé des trois martyrs, Faufte,
Janvier !k Martial, que l’églife honore le treizième
d’Odbobre. Gumefind fut ordonné diacre, Martyr, t.. 1%.
■ôc enfin prêtre, pour gouverner une églife de la
campagne , .quoiqu'il fut encore jeune. Il vint
à la v ille , ¡te fe prefenta aux juges, avec Servuf-
-dei jeune moine redus ; &: tous deux furent martyr;,
fez comme les autres, les treizième de Jan-
T t t ij