
A N.
Hincm,
p. 116.
6i i H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
de Rouen , &¿ divifée en quinze articles. '
j8- n D abord il s’excufent de ne s’être pas rendus
tm. ». a R eims, fur l’incommodité de la faifon & de la
c. i. brievete du temps : qui les a empêchez de conful-
ter leurs archevêques, fuivant les canons. Ils fe?
plaignent enfuite de ce que le roi Louis n’a point
ïuivi les avis, qu’ils lui ont déjà donnez plufieurs
ç. ». 3. fois : particulièrement pour fe reconcilier avec le
roi Charles fon frere ; & ajoûtent, qu’il n’y a pas
lieu d’eiperer, qu’il profite mieux des confeils
quil leur demande. Ils l’exhortent à examiner
r +• en fa confcience les motifs de fon voïage , & s’il
voudroit être traité comme il traite fon frere.
Mettez-vous devant les yeux , difent-ils , cette
heure que vous ne pouvez é v ite r, quand votre
ame fortira de votre corps, dépouillée de toute
fa puiilance & de toutes íes richeffes ; fans fecours
de femme, d’enfans, de courtifans, de vaifaux :
nuë & abandonnée, laiifant fes projets imparfaits :
quelle verra tous fes pechez & tout cè qu’elle a
penfé, d it , ou fait contre la charité, fans l’avoir
expie par la pénitence. Elle l’aura toujours devant
les yeux, fans pouvoir s’en détourner. Ec
enfuite.
Nous avons appris que dans les diocefes où
vous palfez on commet des cruautez & des abominations
, qui furpaifent celles des païens ; &
nous en voions une partie. Cependant vous prétendez
venir pour corriger des abus & procurer
*■-*• la paix. Tournez plûcôt vos armes contre les
païens : délivrez-nous du tribut que nous leur
, L i v r e q u a r a n t e - n e u v i e ’m e . : 6 1 3 _______________
païons, ou du moins donnez chez vous une re- ^ ^ 858
traite affûtée à ceux qui les fu ien t, au lieu qu ils
y font encore plus maltraitez. Si.vous venez rétablir
l’églife, comme vouà.nous avez,ecçit, çon-rc. 7-
fervez les privilèges : honorez-les eveques, ne les
inquiétez point à contre-temps, laiffez leur exercer
en paix leurs fonctions;!,commandez aux comtes
de leur faire amener les pécheurs fcandaleux ,
pour les mettre en penitence. : permettez de tenir
les conciles provinciaux, dans les temps reglez
par les canons. Confervez les biens des eglifes &c
de leurs vaffaux : car depuis que les richeffes des :
églifes font accrues,: les évêques ont jugé a propos
dp donner des terres, à des hommes libres ,
pouriaugmenter la milice du roïaume &c affurer
aux églifes des défenfeurs. On voit ici l’origine
des fiefs dépendans des églifes, Les évêques rapportent
l’exemple de Charles Martel, qui pour
avoir le premier ufurpé. les biens de 1 egliiè ,- fut v. Bar. «»• 741.
envoie en enfer en corps &c en ame, fuivant une mmh. 0bf. 4.
prétendue révélation de faint Eùcher d’Orlea.ns : an.
mais on convient que c’eft une, fable, ; ; ; t- w - c- *• »•
Ils exhortent enfuite le roi Louis à rétablir les *. n.
monafteres & les'hôpitàux ;.•& ils ajoutent : Puif-
que vous prétendez procurer le bien public, commencez
par vous corriger vous-même* Vivçz. en.
fecret comme étant toujours/cxpofé au public :
croïez plûtôt votre confcience., .que- les difepurs
des autres : ne vous laiffez vaincre ni à la flarerie,
ni à l’envie : que le foin de la chair ne vous faffe
pas négliger votre ame, Que la réglé de votre *»-
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