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150 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e
; la melfe. On voit ici le patronage laïque bieti
A d . 813. établi. Le concile continue ¡Nous difons peu de
k chofes touchant les abbez &c les moines, parce
que prefque tous les monafteres de ces quartiers
profeflTent la réglé de S. Benoît qui montre tout
ce qu’ils doivent obferver. Le concile renvoie à
r. la même réglé les religieufes moniales: mais pour
les çhanoinefles, il leur donne pluiîeurs regle-
mens, qui regardent principalement la clôture,
le lilence& la régularité des abb elfes. Les mariages
des ferfs ne feront point rompus, quoiqu’ils
appartiennent à divers feigneurs,pourvû qu’ils fe
foient mariez de leur confentement & félon les
loix. Onnefeparerapoint les femmes qui auront
tenu leurs enfans à la confirmation,par mégarde,
ou par malice,pour quitter leurs maris; mais elles
feront mifes en penitence. Les familles paieront
la dîme à l’églife où elles entendent la meffe
toute l’année, & font baptifer leurs enfans. On
compte ce concile pour le fécond de Châlon.
Celui de Tours eft le quatrième de cette ville,
& on y fit cinquante-un canons. Chaque évêque
Tours, w.7./. aura des homelies contenant les inftruéHons ne-
ceifaires pourfon troupeau, & prendra foin de les
traduire clairement en langue Romaine ruflique,
ou en langue Tudefque, afin que tout le monde
les puiife entendre. C e to it les deux langues qui
avoient cours en -France : la première étoit celle
des anciens habitansGauloisRomains,c’ell à dire
le latin, dej a fort corrompu, d’oùeit enfin venu
nôtre françois : l'autre étoit la langue des Francs
v 1.
Concile 3e
32.55».
Rom. 15. cnn.
t l V R E QU A R ANTÊ-S 1 X 1 e’Mï . 1 5 1
& des autres peuples Germaniques, qui étoient
alors répandus dans l'empire françois , & cette An> 8 l î '
langue e il demeurée au delà du R h in . Au relie
ce canon fait v o ir , que deslors le peuple n’en-
tendoit plus le latin»
On ne doit point ordonner de prêtre qui n’ait c
trente ans; Si avant l’ordination il demeurera
dans l’évêchépourapprendre fes devoirs, jufqu’à
ce que l’on puiife connoître fes moeurs Si fa vie.
L ’évêque aura grand foin d’inllruire fes prêtres c..^.
touchant le baptême Si les renonciations qui s’y
font. On les avertira de ne pas donner indifféremment
après la melfe le corps de nôtre Seigneur
aux enfans & aux perfonnes qui fe rencontrent
, de peur qu’il n’y en ait de chargez de
quelques crimes. Nous avons marqué ailleurs Supl. I. xxxni*-
l’ancien ufage „de dillribuer aux enfans les relies
de l’euchariilie.. Les laïques communieront trois c' s°-
fois l’an: on avertira les fideles d’entrer à leglife *■»*■■
fans bruit & fans tum u l t e & de s’abftenir pendant
la melfe, non feulement de difeours inutils, c
mais de mauvaises penfées. Nous avons chez
nous , difentles évêques de ce concile, parlant à
l ’empereur „ plufieurs incellueux, parricides &c
homicides ,. qui perfeverent dans leurs crimes ;
nonobflant nos exhortations ; nous en avons déj a^
excommunié quelques-uns, qui n’en tiennent
compte: c’elt pourquoi nous prions votre cie-
mence,d’ordonner ce qu’il en faut faire.On avertira
les fideles,que les fortileges, ni les enchante-
m e n s o u les ligatures d’herbes ou d’olfemens ne