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de faint Jerôme : deux livres fur lefquels il appuie
beaucoup.
f.i. Hincmar vient enfuite à Gothefcalc qu'il pré-
e. j. tend avoir renouvelle l’herefîe des Prédeftinatiens:
t-e.ii. & s’efforce de répondre à l’autorité de S. Fulgence
touchant les deux prédeftinations. Le corps' de
l’ouvrage efl: l’examen des fîx articles du concile de
Valence. Hincmar ne dit rien fur le premier,
mais il attaque le fécond & le troifiéme : puis à
' ,!6- l’occafîon du quatrième il travaille à juftifier fes
quatre articles de Quiercy. Il déclare qu’il ne prétend
point foutenir les dix-neuf articles de Jean
Scot, &: convrent du cinquième deValençe, fou-
tenant en même temps qu’il ne le regarde point. Il
ne dit rien du fixiéme.
-'iSl Mais il s’étend fur le feptiéme canon, qui étoit
le premier de difcipline , contre les ordinations
irregulieres des évêques ; prétendant qu’il a été-
compofé malicieufement contre lui , comme s’il
n’avoit été ordonné que par la faveur du prince.
Il en prend occafîon de rapporter toute l’hiftoire
Su p.n .8 . de fon ordination & les aâes du concile de Soif-
(.î7. fons, où elle avoit été confirmée. Enfuite, fup-
pofant avoir prouvé , que fes adverfaires ont re-
nouvellé l ’ancienne herefie des Prédeftinatiens ; il
rapporte fous douze articles tous les reglemens des
conciles &c des papes, touchant ceux qui foutien-
f,38. nent des herefies déjà condamnées. Enfin il fait
une longue récapitulation de tout ce qu’il avoit
dit touchant la doétrine de la prédeftination. En
tout cet ouvrage Hincmar fait paraître plus d’éru-
L i v r e q u a r a n t e - n e u v i e ’me. 6 4 7
dition que de jugement &c de jufteffe d’efprit.
En parlant des- dix-neuf articles de Jeart Scot
il ajoute : Il y â d’autres erreurs contre la foi, avancées
par ceux qui cherchent une vaine réputation
par des nouveautez de paroles : fçavoir que la divinité
efl trine, que le facrement de l’autel n’eft
pas le vrai corps & le vrai fang du Seigneur, mais
feulement la mémoire du vrai corps & du vrai
fang : que les anges font corporels : que l’ame de
l’homme n’eft pas dans le corps : que la feule peine
de l’enfer efl le fouvenir des pechez & le tourment
de la confcience. A quoi fe rapporte ce que
dit un analifte du temps,que l’onremuoit plufieurs
queftions contraires à la foi dans le roïaume de
Charles le Chauve, & qu’il ne l’ignoroit pas. Les
dernieres erreurs rapportées par Hincmar fe trouvent
dans le livre de Jean Scot de la prédeftination.
La première n’eft une erreur que dans l’opinion
d’Hincmar : qui choqué de ce que dans une hymne
des martyrs on chantoit, Te trina deïtas & le
refte, foutient que c’étoit divifer l’eiTence divine :
Gothefcalc fit un écrit pour foutenir que cette ex-
preflion étoit catholique , & Hincmar compofa
un gros traité pour le réfuter : nonobftant lequel
l ’églife a continué de chanter ces paroles jufques
à prefent.
Quant à l’erreur qu’il rapporte fur l’euchariftie,
on croit que c’étoit Jean Scot qui l avoit avancée.
Car il eft certain qu’il avoit écrit fur cette matière
contre Pafckafe Ratbert, un livre qui fut con-
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