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3 5 i H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
vendredi-faint. Il dit toujours, L oiiis, jadis empereur
, comme fuppofant cju il ne 1 eit plus ; &
conclut , qu’il doit faite penitence' de tant de
maux caufez par fa négligence, & fa-complai-
fance exceilive pour fa femme ; qu il doit s humilier
fous la main de Dieu , & afpirer a la gloire
éternelle , puifque la grandeur temporelle ne lui
"convient plus. r- ;
Ce difcours préparoit les efprits à ce qui fut
Psnitencsforcée exécuté au parlement de Compiegne. Car Lo-
j* Ejgjjg thaire & les chefs de fon parti voïant qu’en cette
aiTemblée tout le monde a voit pitié de L o iiis ,
craignirent d’être abandonnez & crurent devoir
pouffer les choies à une extrémité fans retour.
C ’eft pourquoi ils réfolurent de mettre l’empereur
Loiiis en penitence publique ; afin qu’il ne pût jamais
porter les armes, ni rentrer dans la vie civile.
Les auteurs de ce confeil furent Ebbon ar-
chevêque de R e im s, Agobard de L y o n , Bernard
de Vienne , Barthélémy de Narbonne, Jeffé d'Amiens
, car on l’avoit rétabli, Elie deTtoies, Here-
bold d’Auxerre.
Lothaire avoit amené fon pere à Compiegne ,
& on lui envoïa des évêques pour lui përfuader
de fe foumettre au jugement qu’ils avoient rendu
contre lu i , fans l’entendre -, de s’enfermer dans
un monaffere pour le reite de les .jours. Il le
refufa d’abord ; mais ces évêques le fatiguèrent
t a n t , qu’enfin il confentit à recevoir publiquement
la penitence. Donc au jour marqué , qui
étoit en ce même mois d’Pêtobre 8 3 3 . l’indic-,
tion
jlftron.
c. 4 4
¿i&a depof te. 7.
Çonc. f , 16% 6.^
Xbeg. c. 4}.
L i v r e q u a r a n t e - s e p t i e ’m e . 3 53
¿lion douzième étant commencée, Loiiis fut am e - --------------
né à l’églife de Notre-Dame de Soiffons, où repo- A n . 833.
ioient les corps de S. Medard & de S. Sebaftien.
Les évêques y étoient affemblez, aïant Ebbon à
leur tête, comme métropolitain de la:province.
Il y avoit un grand clergé : Lothaire étoit prefent
accompagné de plufieurs feigneurs , & d’autant
ffe peuple que l’églife en peut tenir. Alors Loiiis
profterné par terre fur un cflice devant l’autel,
confeffa publiquement qu’il s’étoit indignement
acquité de fon miniftere : déclarant que pour l’expiation
de Les fautes, il demandoit la penitence
publique. Les évêques l’avertirent de faire une
xonfeuîon plus iîncere que celle qu’il avoit faite xivt. *. +î.
autrefois, c’eft-à-dire en 8az. au parlement d’At-
tigni.
Loiiis tenoit en main un papier , que les évêques,
lui avoient donné, & où étoient écrits fes
prétendus crimes. 1. Sacrilege & homicide , en
ce qu’au préjudice du ferment folemnel fait à fon
pere , il avoit fait violence à fes freres & à fes pa-
rens, & permis de tuer fon neveu : c’étoit Ber- s«}- xivi. ». »«
nard roi d’Italie. 1 . D’être auteur de fcandale,
& perturbateur de la paix : en changeant le partage
f^it à fes enfans, du confentement de tous
des fideles fujets, & faifànt faire des fermens contraires
aux premiers. 3. D ’avoir fans neceifité fait
marcher fes troupes pendant le carême , pour une
expédition generale ; & indiqué un parlement à
la frontière de fon empire pour le jeudi faint :
ce qui avoit fait murmurer le peuple , & détour-
Tome X . I UgYgj y✓ .