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doit garder les images, que pour la mémoire &
l’initruétion , fans leur rendre aucun culte ; Sc
toutefois il ne veut pas que l’on traite d’idolâtres
ceux qui prient devant elles en l’honneilr des
Lib.i.p. <4,. faints , parce qu’ils confeifent Sc profeifent la foi
faince Trinité. Jonas mourut l’an 843. après
avoir tenu vingt - deux ans le iiege d ’O rleans, Si
8+5’ eut Agius pour fucceiïeur.
vm. AuiG-tôt après la mort de Loiiis le Débonnaire,
rétabU à ^ oc^a^re f ° n fils i | § l > roi de empereur, vint d’I-
talie àVorme s. &: y demeura quelque temps. Eb-
Nar. clertc.Rem. » . A i /' i 1 1
tom.z. bon archevêque de Reims lortit alors de l’abbaïe
Jlpd . lib, il. c.%o. de iaint Benoît fur Loire où ilé to it prifonnier, Si
_ avec Bofon qui en étoit abbé , il vint trouver Lo-
thaire , qui ordonna qu’il rentreroit dans fon
iîege , par un adte folemnel donné à Ingelheim
le vingt-quatrième de Juin , indidkion troifiéme,
la première année du regne de Lothaire depuis
la mort de fon pere ; c’e f t - à -d ir e ,r a n 840. Cet
adte porte , qu’Ebbon eft rétabli à la prière de
fon églife , Si par le jugement des évêques. En
effet vingt y fouferivirent , dont les plus connus
font Drogon de Metz , à qui fa dignité d’archi-
çhapelain donne le premier rang 5 puis quatre
archevêques, Qtgar de Maïence, Hetti deTrevesy
Amaloiiin de Befançon , Audax de Tarentaife,
Badurad évêque de Paderborn , Jofeph d’E-
vreux auifi abbé de Fontenelle. Ces évêques
étoient la plupart Italiens , les autres Gaulois ,
du parti de Lothaire. En vertu de cet a£te Ebbon
fe fit remettre folemnellement dans fon fiege D
L i v r e q u a r a n t e - h u i t i e ’me. 4 07
le fixiéme de Décembre par quatre de fes fuffra-
gans : Rothade de Soiifons, Simeon de Laon ,.
Erpuin de Senlis Sc Loup de Châlons : lés cinq
autres ne s’y trouvèrent p a s , parce que , comme
l’on croit, ils tenoient le parti du roi Charles.
Comme Ebbon dans fon aéle de renonciation
avoit promis de ne jamais revenir contre : il voulut
juftifierfa conduite; Sc publia une apologie, où il
foutenoit qu’il n’avoit pû être canpniquemenr dé-
pofé en vertu de cette renonciation : parce qu’il
ne l’avoit faite que par fo rc e , étant dépouillé de
tous fes biens, prifônnier & actuellement malade
, qu’il n’y avoit déclaré aucun crime particulier
, pour lequel il dût être dépofé ., Sc que fon
peuple n’y avoit point confenti. Enfin que lesfept
années de prifon qu’il avoit fouffertes depuis,,
étoient une penitence fuffifante pour les pechez
qu’il avoit confeifez en fecret. Il concluoit, que
trouvant fon fiege encore vacant , il avoit pû y
rentrer légitimement. Je laiife au fage lecteur,
à juger de la folidité Si de la bonne foi de cette
apologie.
Dans le dernier partage que Loiiis le Débonnaire
avoit fait entre fes enfans,la Meufe devoir féparer
les états de Lothaire Sc de Charles. Mais Lothaire,
qui comme l’aîné prétendoit tout réunir, paifa la
Meufe , & même la Seine , Sc vint jufques fui la
Loire Ce fut alors qu’Ebbon rentra dans le fiège
de Reims, dont il demeura en poffeffion une année
entiere ; pendant laquelle il ordonna quelques
Conc. Snejf. il»
act. 5.
St/p. liv . XLVII,
n. 4 b‘. Tom. 7. Spicil. pi
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