
î ^s H i s t o i r e E c c l e s i a s t i « ü e .
rance ôcune grande rufticité. il méprifoit entièrement
l'étude ôc le raifonnement,à peine fçavoic
il lire , il ne vouloir point que l’on inftruisît les
enfans, ni dans les livres des anciens Grecs, ni
dans ceux des Chrétiens, .
Les connoiiTances dont il fe p iquoit, même
étant empereur, étoient, de diftinguer les mulets
les plus propres à être montez, ou à porter
des fardeaux : juger d’un coup d’oeil les chevaux
bons à la courfe ou au combat : les brebis Ô£ les
vaches les plus fécondés, ôc plus abondantes en
lait» ôc rendre à chaque mere fon petit. Quant
à la religion ,i l ne croiort point la refurre<5tion,ii
difoit qu’il n’y avoit point de Diable, puifque
Moïfe n’en avoit point parlé ;„que la fornication
étoit permife, que l’on ne celebroit point la pâ-
queen fon temps, & qu’il falloir jeûner le fame-
d i, contre l’ufage des Grecs. Il parloic mal des
prophètes, difoit que Judas étoit fauvé » & ne
vouloir point d’autre ferment que par le Dieu
fouverain. '
Nonobftant fa prétendue indifférence,il fe déclara
bien-tôt contre les catholiques, particulièrement
contre les moines, qu’il traitoit avec Je
dernier mépris ; ôc contre leiquels il inventoit de
nouveaux fupplices.Methodius revenu deRome,
comme j ’ai d i t , enfeignoit hardiment la foi ca-
j»». u. lt. p. ^ c liq u e l q p L’empereur l’accufade caufer du
trouble ôc du fcandale, ôc lui fit donner fept cens
coups de foüet,enforte qu’il fembloit prêt à rendre
lame. En cet état il le fit mettre en prifou»
X L V.
Michel perfe-
ciïteles Catholiques.
'
Poli, Theop.
p. 3 r.
Vita Me th. e. i.
ap.Qoll. 14.
l i t
L i v r e q u a R a n t e - s iX i i ' m i , 237
puis il l’envoïa à l'ifle de faint André prés dA-
cride, où on l’enferma dans un fepulcre étroit
ôc obfcur, feul avec un criminel homme ruftique,
condamné pour fédition. On offrit fouvent à Me-
thodius de le retirer de cette affreufeprifon, s’il
vouloir traiter indignement l’image de J .C . mais
il répondît toûjours qu’il aimoit mieux mourir»
que d’en former la penfée, ôc il demeura ainft
enfermé pendant le refte du regne de Michel.
Ce prince chaffa auffi de C. P. Euchymius é v ê que
de Sardes,parce qu’il ne youloit pas renoncer
aux faintes images;ôcpar fon ordre fonfils le jeune
empereur Théophile fit donner a ce faint évêque
tant de coups de nerfs de boeuf, qu’il en mourut.
Théodore ôc Theophane de Terufalem étoient Sut• I i l „ * J . , , Vita z6, Dec. 6,
revenus a C.P.comme les autres exilez rappeliez 9.
par Michel : mais ils convertiffoient par leurs
difeours ôc par leurs écrits plufieurslconoclaftes,
même des personnes conftituées en dignité. Jean
Léconomante ne le pût fouffrir. Il les fit mettre
en prifon, ôc étant entré en difpute avec eux »
comme il fe trouva le plus foible, il emploïafon
crédit auprès de l’empereur, pour les faire encore
chaffer de Conftantinople. Cependant S. Théodore
Studice aïant reçu réponfe de Thomas pa-
• 1 J t C 1 * 1 • H . . 1 Tllv triarene de Jerulalem, lui en écrivit une lettre
de remerciement: où il fe plaint de ceux qui n’onc
pas confoléles catholiques par leurs lettres: ce
qui iemble marquer les patriarches d’Alexandrie
ôc d'Antioçhe. On voit par ce qui fuit, que
Théodore écrivoit cette lettre avant que l’empe-
Gg.iij