
3 5^ H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
lui envoïer ce qu’ils en avoient. Puis il chercha
les meilleurs interprètes , & les fit traduire en
Arabe. Il excita fies fujets à les étudier s’entretenant
avec eux , &i alfiftanc à leurs conférences. Il
favorifoit les hommes doéfes, de quelque religion
qu’ils fuifent ; & ils lui faifoienc des prefens de
leurs ouvrages, & de tout ce qu’il y avoit de plus
rare chez les Chrétiens Orientaux de toutes les
fe&es : les Ju i f s , les Mages, ou anciens Perfans,
& les Indiens,
Il s’appliqua particulièrement à l’aftronomie,
& laiifa des tables fameufes des mouvemens des
àftres , qu’il avoit calculées lui-même. Auiïi eut-
il à fa cour plufieurs aftronomes célébrés : mais
ils pouffoient cette, étude jufques à l’aftrologie
judiciaire, prétendant connoître l’avenir par la
difpofition du ciej > & cette fuperftition fi ancienne
fit depuis ce temps de nouveaux progrez. Le
calife Almamon favoriia la fedte d’Ali : ce qui
penfa lui faire perdre fon état.. Il embraifa la do-
dtrine des Motazales , eipece d’heretiques entre
les Mufulmans, qui mêloient à la religion une
philofophie très-fubtile : foûtenant qu’il ne fal-
loit point diftinguer les attributs de Dieu de fon
eiTence , ni dire qu’il fixait par fa fcience , ou qu’il
juge par fa: juftice : mais par fon eifence, Ils di-
fent auifi que la parole de Dieu H c’eft-à-dire , leur
Afcoran , a été créée dans un fujet : au lieu que
les aucres Mufulmans la tiennent incré.ée & éternelle
; & Almamon publia un décret fur ce fuje
t , où il foûtenoit que J’Aicoran étoit créé, &
L i v r e q u a r a n t e - s e p t u e m e . m ç
qu’Ali étoit après Mahomet la créature de D i e u <*
la plus parfaite , ne mettant ainfi l’Alcoran qu’au A N . 833.
troifiéme rang. Il perfecuta même fur la fin de p. >j8-
fon regne ceux qui ne recevoient pas ce decrct.
,
Depuis ce tems les Mufulmans continuèrent ieset“‘
d’étudier lés fciences ! c’eft-à-dire , la philofophie,
les mathématiques , & la medecine. Les parties
de la philofophie qu’ils cultivèrent le plus, fu rent
la dialedique & la metaphyfique : des mathématiques
, l’arithmetique , la geometrie & l’af-
tronomie : de la medecine , la botanique &c la
chimie. Ces études s’étendirent par tout où le- s/».*.,.3.14«.
gnoient les Mufulmans, &c par confequent en Ef-
pagne. Le fucceifeur du calife Almamon, fut fon
frere Mahomet Almoutafem fils d’Aa ron , qui
régna huit ans.
Pendant le regne d’Almamon , le patriarche xlii.
1 • / • ^1 -n n mm Patr arches d OMelquite
d’Alexandrie ecoit Chriitone , qui tint rient, jj
le fiege trente-deux ans ; & eut pour fucceifeur s«p.i.*ir.*.;*.
1 flM / î. Sophrone , la quatrième annee d AA lIm outalrc m , Zmpch. p. 440*
c’eft-à-dire l’an 836. Il étoit fçavant & philofophe
, &i il tint le fiege treize ans. Marc patriarche
Jacobite d’Alexandrie mourut Cous Almamon l’an
H de l’hegire. S ié . de J . C. & eut pour fuccef- t- §§|
r -r , ° • 1 r J ' S r a H Chr.Or. p .lo g . leur Jacob , qui tint le liege dix ans ci nuit mois.
De fon temps les monafteres ruinez fous fon pre-
decelfeur furent rétablis, & les moines y retournèrent.
Les Jacobites racontent que ce patriarche
relTuicita le fils d’un gouverneur nommé Macaire,
qui donna le tiers de fon bien aux pauvres, &i bâ