
A n . 814.
H Lettres de l’empereur
Michel
à Luüis.
IbiiUn. io.p.
4 4 * ■
Conv. Tarif»
fuppl. Ci>nc. / . io<f,
p.. 108. £.
S » p . liv, x l v i .
K. 40.
164 H i s t o i r e E c c l ë s i a s t i î j u ê .
L'empereur Michel termina enfin la guerre civile
à ion avantage. Thomas fut défait , pris 8e
mis à mort à la mi-Qdobre l'an 8 13. & l'année
fuivanteMichel envoïa une ambaflade en France,
avec une grande lettre à l’empereur Louis,qu’il
qualifie roi des Francs Si des Lombards, 8e nommé
par eux empereur, il raconte la révolté de
Thomas, 8e fa vidtoire fur ce rebelle : s’excufant
fur cette guerre, de n’avoir pas plutôt envoi é les
ambafladeurs à Loüis. Il les nomme enfuite, fa-
v o ir , Théodore protofpatairefic ftratigue,c’efb-
à-dire, premier écuïer & capitaine, Nicetas métropolitain
de Myre enLicie,Fortunat archevêque
de Venetie; c’eft le patriarche de Grade,
qui s’étoit retiré à C. P. Théodore diacre 8e oeco-
nome de féglife de fainte Sophie, 8e Léon candidat.
L ’empereur Michel confirme par cette lettre
la paix 8c l’amitié avec l’empereur Loüis,puis
il ajoute.
Nous vous faifons auifi fçavoir, que plufieurs,
tant du clergé que du peuple, s’écartant des traditions
apoftoliques;ont introduit des nouveau-
tez pernicieufes. Premièrement ils ôtoient les
croix des églifes, pour mettre à leur place des
images, devant lefquelles ils allumoient des lampes
8c brûloient de l’encens, les honorant comme
la croix. ils chantoient devant ces images,
les adoroient, 8e imploroient leur fecours. Plufieurs
les entouroient de lin g e s , & les faifoient
marraines de leurs enfans. Ils faifoient tomber
fur elles les premiers cheveux qu’ils leur
coupoienc
L i v r e Q U A R AN T E ts sp .T ïE ’ MB: x<rj *—
coupoient ou offroient leurs cheYeux auxima-
ges en prenant l ’habit monaftique. Quelqus
prêtres grattoient les couleurs des images, les
mêloient au faint facrifice, 8e en donnaient la
communion. D’autres mettoient le corps de nôtre
Seigneur entre les mains des images , ou ils
le faifoient prendre aux communians. D’autres
fe fervoient des planches peintes des images,au
lieu d’autel, pour celebrer les faint.s myfteres en
des maifons particulières, & pratiquoient plufieurs
autres abus femblables.
C ’eft pourquoi les empereurs orthodoxes , 8c
les plus favans évêques ont aiTemblé un concile
local, où ils ont défendu ces abus , 8c ont fait
ôter les images des lieux bas, pour les remettre
en haut comme auparavant, afin qu’elles fe r v if
fènt d’inftruétion, fans que les ignorans les adora
ie n t , leur allumaient des lampes, ou leur of-
fr iien t de l’encens. Quelques- uns d’entre eux ne
voulant pas recevoir les conciles locaux, s’en
font allez à R om e , calomniant Téglife : mais
fans nous arrêter à leurs mauvais difcours,nous
vous déclarons nôtre créance orthodoxe. Nous
croions la Trinité d’un Dieu en trois perfonnes,
Se l’Incarnation du V e rb e , fes deux volontez S i
fes deux opérations. Nous demandons les intercédions
de la fainte Vierge mere de D ieu, & de
tous les Saints: nous révérons leurs reliques, &
nous recevons toutes les traditions apoftoliqqes,
Sc ies ordonnances de fix conciles.
Nous envoïons doqiç nos lettres au pape de
Tom. X . L l