
A n . 842..
Chr. Fentenell.
du Chefne to. t.
p. 307.
Chr. Norm. tbid.
p. 514.
Ann. Bms». 84$.
frttgm. tbid. pâg.
586.
4 1 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
Oiien , qui étoit hors de la ville. Aïant quitté
Roüen , ils brûlèrent le monaftere de Jumieges :
mais celui de Fontenelle fe racheta. Trois jours
après vinrent des moines de faint Denis, qui rachetèrent
foixante - huit captifs pour vingt-fix livres
d’argent. Le dernier de Mai les Normans fe
rembarquèrent, après avoir pillé toutes les éghfes
& les villages le long de la Seine, emportant de
grandes fommes.
En 8 43 . au mois de Ju in , ils entrèrent par l’embouchure
de la Loire , attaquèrent Nantes, & la
trouvant fans défenfe , l’efcaladerent & la prirent.
L’évêque nommé Guihard fe retira dans la
principale églife dédiée à faint Pierre & faint Paul,
avec tout fon clergé, & les moines d’A in dre, iOe
voifine dans la Loite : qui s’étoient réfugiez dans
la v ille , & y avoient apporté le riche trefor de leur
églife. Il y avoir aum une grande-multitude de
peuple ralfemblée à Nantes , non feulement du
Voinnage, mais des villes éloignées, à caufe de
la fête de faint Jean-Baptifte. Voïant donc l’ennemi
dans la ville , & ne fe Tentant point capables
de lui réfifter , ils s’enfermèrent dans cette
églife, implorant le fecours du c ie l, &"n’en efpe-
rant point d’autre. Mais les Normans aïant rompu
les portes & les fenêtres, entrèrent furieux ,
& firent main baife fur ce peuple defarmé : hors
quelques-uns qu’ils embarquèrent fur leurs vaif-
feaux pour les vendre. L’évêque fut tué dans 1 e-
glife avec les prêtres & les clercs, & il y eut des
moines maflacrez jufques fur l’autel, On voïoit
L i v r e q u a r a n t e -h u i t i e ’m e . 415
des énfans attachez au fem de leur mere, dont
ils fuçoient le fang au lieu de lait : le lieu faint
étoit rempli de carnage. Les Normans regagnèrent
leurs vaiiTeaux avec toutes les richeiTes qu’ils
avoient pû ramalfer , & de grandes troupes de
captifs de tout fexe & de tout âge ; & les Chrétiens
qui refterent emploïerent enfinte beaucoup
d’argent pour les racheter. Le jour de S.- Pierre
les Normans paiferent dans l’ifle d’Aindre , dont
ils ruinèrent &c brûlèrent le monaftere abandonné.
Après qu’ils furent partis, on porta le corps
deTévêque Guihard au monaftere de faint Serge
près d’A n g ers, & il eft honoré comme martyr
le vingt-cinquième de Juin. Suian évêque de
Vannes reconcilia l’églife de Nantes ainfi profanée.
En même temps que les Normans attaquèrent
l’empire François par l’Ocean, les Mores ou Sar-
rafins l’attaquerent par la mer Méditerranée. En
8 4 1. ils entrèrent par le Rône , abordèrent près
d’Arles , & aïant pillé tout impunément remene-
rent leurs vaiiTeaux chargez de butin. En Italie
Radelgife & Siconulfe fe difputoient le duché de
Benevent, tandis que l’empereur Lothair® étoit
occupé deçà les monts contre fes freres. Radeh
gife appella à fon fecours les Sarrafins d’A friq u e ,
Siconulfe ceux d’Efpagne : les uns & les autres
s’emparèrent de plufieurs places, .& emmenerent
grand nombre de captifs. Pour fournir de l’argent
aux Sarrafins d’Efpagne, Siconulfe vint au
mont Caifin la feptiéme année de l’abbé BaiTa-
A n. 843.
fioll. ÿanuari
X IV .
Sârraiins en Itar-
lie;
Ann. Bcrtin. 841»
Nith. lib. 4.
fu t fin. •
Erehanp. ing,
Cftffin.-
Chr. Caffiné lib. 1,
c. 25.
C. 2 ( ja