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*7” plus éloignées, comme du Bofphore & de G o -
* 79’) ' chie ; les gouverneurs & les autres perfonnes puifo
fàntes fuivoïent l’exemple de l’empereur : les uns
ehaffoient leurs femmes, les autres en gardoient
plüfieurs à la fois, &; la débauche étoit publique.
S. Platon & S. Théodore fon difciple, furent les
fouis qui s’oppoforent ouvertement au foandale,
en fe feparant de 1ai communion de l’empereur.
Car le patriarche Taraifo n’exécuta pas fa menacée
, & ne crut pas devoir excommunier Fempe-
reur, de peur de lui donner occafion- de prendre
le parti des Inconoclaftes, qui étoient encore en
grand nombre , ce que le jeune prince menaçoit
déjà de faire; Taraifo crut donc à propos de dif-
iimuler 8c ne pas Te pouffer à bout -, 8e toute-foiis
Fempereur ne laiiïa pas de le maltraiter , en lui
donnant des efpions pour l’obforver, fous le noni
de Syncelles, qui ne lailfoient approcher de lui.
perfonne fans leur permiiiion. L empereur fit encore
maltraiter 8c exiler les domeitiqùes &lesproy
r i ehes du patriarche;
Commence* • Platon qui fo fognala en cette occafion , étoit
S “ on.de &int né l’an 7 J 5* à C. P.'de Sergius & d’Euphemie ,
vn.iap. Tion.tt- perfonnes nobles 8c riches. Il perdit 1 un &C 1 autre,
s-t- ¡«4- ^ la plupart de fos parais dans une pefte quidefola
C. P. l’an 746. rtiais il fut élevé par un de fos
oncles, qui étoit treforier de L’empereur, & comme
Platon-écrivoit très-bien en notes, il le foula-
aeoit, & enfuite exerçoit là charge, dont ilnelui
manquait que le titre. Il étoit aimé de tous les
grands 8 cconnu.de l’empereur même Dans: cet
L i v r e q u a e a n t e - c i n q u i e ’me. j |
emploi menant une vie réglée, & s’éloignant des
divertiifemens ordinaires de la jeuneife, il amaffa ’ J *
de grands biens, outre ceux que fos pareils lui
avoient laiffez, & on lui propofaplufieurs mariages
avantageux.' Mais l’amour de Dieu l’éle-
voit au defïus de la vie foculiere , il faifoit fon
plaifir de la lecture : il frequentoit les églifos
&. les monaiteres, 8c fe confeifoit à un abbé, à
qui il découvroit fon intérieur , 8c qui admiroitfà.
vertu.
Enfin refolu de tout quitter, il donna la liber té'
à fos efolaves : êc vendit tous fos biens, dont il
diftribua la plus grande partie aux pauvres , 8c en
laifïà quelque peu à fès deux: foeurs. Il quitta le
voifinage de G P. êc palla au, mont Olimpe en
Bithynie, dans le monaftere des fymboles, fous
là conduite de l’abbé Theoctifte. Platon avoit
alors vingt-quatre ans, dont il en avoit paifé douze
chez fon oncle, ainfi c’étoitl’an 7 5 8 . Etant entré
dans le monaftere , il s’exerça à toutes les vertus
, mais principalement à l’obëiflance , avec
une confiance entiere à fon iuperieur ; il s’appli-
quoit au travail des mains , particulièrement à
l ’écriture oü il excelloit : toutefois il ne dëdai-
gnoit pas de paîtrir le pain , d’arrofor la terre 8c:
ae porter du fumier.
Pour exercer IL vertu, Theoétiite le reprenoit.
quelquefois, fans qu’il eût fait aucune faute, ajoutant
aux reproches de paroles, les foufflets 8c les
co ps de poing ; & Platon le prioit lui-même de
le traiter ainfi. Enfin Theoétifte le goûta teüement
A iij ,