
¡M 44 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
An 80 l’emPereur Charles une lettre iynodale, oh il le
^ ' plaint que des prêtres ont été battus & laiflez demi
morts, d’autres mêmes tuez ; l’exhortant à en
faire juftice, comme l’unique protecteur de l’é-
gliiè: afin que l’exemple d’une jufte ièverité arrête
le cours de ces excez, qui n’étoient que trop
frequens. On ne içait point lefuccés, de cette,affaire:
finon qu’à la place de Jean, les tribuns de
Veniiè firent élire Fortunat patriarche de Grade
à qui le pape Léon envoia le pallium avec une
lettre dattee du 2 1 » de Mars indiction onzième,
qui eft l’an 805. la troifiéme année de l’empereur
Charles. Ainfi l’on voit que depuis Ion couronnement
le pape dattoit des années de ion régné
comme auparavant du renne des empereurs
de C. P.
x x v . C)n croit que cette même année Paulin com-
to“étrê(r«s.des me légat du pape Léon, préfida à un grand concile,
que l’empereur Charles fit tenir à Aix-la-Cha-
Baïuz. not. in pelle, & qui commença dès la fin de l’année pre-
ccc[enre g02> Qe ce concjiej] nousrefte uncapi-
u. i.{. J75. tulaire de lèpt articles : dont les plus imporrans ’
font ceux qui regardent les corévêques. L ’empe-
Tn.e«f. 100. reuryparleainfi:Nous avons été fouvent fatiguez
des plaintes qui nous ont été faites des corévêques
non une, deux ou trois fois, mais très fouvent,
& non feulement par le clergé,mais par les làiques.
Les prêtres, les diacres & les foudiacres ordonnez-
par les évêques ne vouloient point reconnoître.
ceux que les corévêques prétendoient avoir ordonnez
: les làiques ne vouloient point entendre
L i v r e q u a r a n t e - c i n q u i e ’ m e . 45 i — .
les offices de ces prêtres, nique leursenfansfui- go j .
iènt confirmez par les coréveques.
Pour terminer cette diipute,nous avons refo-
lu de coniulter le faint iîege fuivant les canons,
qui ordonne d’y porter les caufes majeures 5 &
nous avons envoïé l’archevêque Arnon au pape
Léon, pour lui propofer entr’autres cette question
: afin que nos évêqües puflfent la décider
fuivant fon autorité. Il nous a rapporté de la part
du pape, que cette queftion avoit déjà été jugée
pluiieurs fois , par fes predeceffeurs &: par des
conciles ; & que les corévêques n’ont le pouvoir,
ni d’ordonner des prêtres, des diacres & des foû-
diacres, ni de dédier des églifes, confacrer des
vierges , donner la cofirmation, ou faire aucune
fonction épilcopale ; &c que tout ce qu’ils
ont prétendu faire par attentat, doit être fait de '
nouveau par des évêques légitimés, fans craindre
de réitérer ce qui eft nul. Enfin que le pape ordon-
noit de condamner tous les corévêques, & les en-
voier en exil.Mais il a trouvé bon que nos évêques
les traitaifent plus doucement, & ils les ont mis au
rang des prêtres : à la charge de n’entreprendre à
l’avenir aucune fonéfion épifcopale, fous peine
de dépoiition. C’eft ce qui a été ordonné au concile
tenu à Ratisbone par l’autoriré du pape, &
on y a déclaré que les corévêques n’étoient point
évêques, parce qu’ils n’avoient été ordonnez
ni pour un fiege épiicopal,ni par trois évêques»
L’empereur continué : Nous avons ordonné c_ r.
de l’avis du pape Léon, de tous nos évêques 8c
nos autres fu jets, qu’aucun corévêque ne pourra.
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