
$6% H i s t o i r e E c c l e s i a $ t î q t i e ;
ftere, & piufieurs autres [’abandonnèrent : mais
avec le peu de difciples , qui lui reftoit, il ne laifla
”■ 3*- pas de continuer Tes fonétions, Le roi Louis, dans
le roïaume duquel il travailloit, touché de Tes
befoins, chercha à le faire fubfifter ; & ne voïant
dans le païs aucun monaftere qui lui pût conven
ir, il réfolut de lui donner l’évêché de Brème,
qui étoit vo ifin , & alors vacant par la mort de
Leuderic troifiéme évêque de ce fiege , decedé
l’an 84p. Comme Anfcaire faifoit difficulté de
l’accepter , craignant qu’on ne l’accusât de cupidité
: le roi propofa l'affaire en plein parlement,
& demanda aux évêques s’il la pouvoit faire fui-
vant les canons. Ils répondirent qu’oüi, & le prouvèrent
par piufieurs exemples. Ainfi attendu que
le diocefe de Hambourg, pour lequel Anfcaire
avoit été ordonné, étoit très-petit , n’aïant que
quatre églifes baptifmales, & qu’il étcftt fort ex-
pofé aux incurfions des barbares : ils décidèrent,!
que l’on y pouvoit joindre celui de Brème. Mais
pour ôter tout fujet de plainte à Valdegaire évê-
*• 37- que de Verden , qui étoit voifin , & dont on
avoit pris la partie du diocefe, qui étoit ail delà
de l’Elbe ; on réfolut de remettreles deux évêchez
de Brème & de Verden, comme ils étoient du
temps de Louis le Débonnaire. A ces conditions
Anfcaire reçut Tévêché de Brème, uni à celui
de Hambourg, la même année 8 4p. neuvième du
roi Louis.
Depuis la chofe étant mieux examinée dans
un autre concile -, on trouva de l’inconvenient j 1
que
L i v r e q j i a r a n t e -n e ü v i e ’m e .
que le fiege pour lequel il avoit été ordonné , &
dont l’éreétion avoit été confirmée par le pape ,
fut dans un autre diocefe : car Hambourg fe trou-
voit au-delà de l’Elbe , & par confequent dans la
partie rendue à levêque de Verden. On réfolut
donc qu’il reprendroit cette partie , en donnant
un équivalent : & l’évêque de Verden y confen- ». 5î.
tit. Mais on ne put avoir le confentement du métropolitain,
qui étoit l’archevèque de Cologne :
parce que ce fiege étoit vacant, & le fut environ
dix ans.
Cependant 1 eglife de Suede étoit demeurée _ S f a 1 • - / . < Eglile de Su&
ians precre , depuis que l’eveque Gausbert, autre- ¿e.
. / < - > • • / ment nomme Simon, en avoit ete/ cth airlr er . A* u Vtta n. zs.
-bout de fept ans, c’eft-à-dire , vers l’an 8 /1. A n fcaire
y envoya un prêtre anacorete, nommé Ard-
gaire , pour confoler ce qui reftoit de chrétiens *
principalement un faint homme nommé Heri-
gaire , qui avoit foutenu cette églife pendant
qu elle manquoit de prêtres , & avoit beaucoup
fouffert de la part des infidèles : mais Dieu le fou-
tenoit par des miracles. Un jour tenant leur af- l(p
femblée en pleine campagne, ils loüoient leurs
dieux , dont ils prétendoient avoir reçû de grandes
faveurs , & reprochoient à Herigaire qu’il
etoit feul engagé dans une vaine créance. Alors
il leur dit : Eprouvons par des miracles , qui eft le
plus puilfant , vos dieux ou le mien. Il va pleuvoir
comme vous voïez, priez vos dieux qu’il ne
tombe point de pluïe fur vou s, & je demanderai
la même grâce à mon feigneur Jefus-Chrift.
Tome X . B b b b