
ep. 48.
Çhr. lontan.
pp. 128.
pp. 119.
506 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
vous le promit par Tes lettres, pourvu que vous y
obéiffiez à Tes avertiffemens : mais loin de vous y
foûmettre, vous n’avez pas même voulu recevoir
les lettres qu’il vous a écrites. Ils lui reproche-
tent enfuite de favorifer la révolté de Lambert
comte de Nantes, contre le roi Charles ; & de
ne pasobferver les bornes que les François aù commencement
de leur domination , avoient mifes
entr’eux & les Bretons. Enfin ils l’exhortent à
la penitence , par la confideration du jugement
de Dieu , & le menacent d’une mort prochaine,
s’il ne fe convertir.
Cette lettre fut çompofée par Loup de Ferrie-
res : ce qui paroît en ce quelle fe trouve entre les
fiennes ; tk il alla enfuite à Bourges trouver le roi
Charles, qui y vint au mois de Décembre de la
même année 849. Il eft à croire qu’il lui rendit
compte de ce qui s’étoit paiFé au concile : car le
roi lui demanda fon fentiment fur la prédefti-
nation , le libre arbitre & la rédemption de Jefus-
Chrift. Loup lui expliqua fuccintement ce qu’il
en avoir appris dans l’écriture & dans les peres ;
mais voïant que fa doéfrine étoit fufpeéîe, il
compofa fur ces trois queftions un traité, que
quelques-uns attribuent à un autre Loup prêtre
de Maïencé, mais qui paroît plutôt être de l’abbé
de Ferrieres. Il écrivit auffi une lettre au roi
Charles , où il traite le même fujet en abrégé ;
enfin il fit un recueil de paflages des peres fur ces
trois queftions.
A la fin du mois de Mars 8 ro. Hincmar écrivit\
I
L i v r e q o a r a n t e - h u i t i e m e .^jo;
à Raban tout ce qui s’étoit paffé jufques-là en
l'affaire de Gothefcalc, dont il luienvoïa la grande
confeflion de fo i, avec 1 écrit qm Hincmar lui-
même avoit adrefle aux reclus, 'la lettre de Ra-
tram & l’ouvrage de Prudence. Raban s’excufé
furfavielleffe & fes infirmitez, de répondre a ies
écrits : &c pour faire cdnnoître Ces fentimens fur
la prédeftination, il envoïa à Hincmar les deux
traitez qu’il en avoit écrits à Notingue &: a Ebe-
tàrd. Il ne laiffe pas de traiter encore aflez au
long lamatiere en cette lettre à Hincmar; Se 1 exhorte
à ne plus fouffrir , que Gothefcalc écrivit
ou parlât à perfonne : déclarant qu il ne veut pas
confciller, qu’on lui donne la communion.
La même année Ratram moine de Corbie
compofa deux livrés de la prédeftination : pour
fatisfaire à l’ordre du roi Charles, qui 1 avoit
chargé de recueillir les autoritez des peres fur ce
iujet. Il y foûtint la diftin&ion des deux pré-
deftinations des élus & des réprouvez ; & à la fin
prie le roi de ne point oublier cet écrit, jufques a
ce que la queftion ait été examinée, & que l’on
foit convenu de ce qu’on en doit croire. Le roi
donna à Hincmar ces deux livres de Ratram
& ceux de Loup de Ferrieres, pour les examiner
.L
oup étoit bien avant dans la confiance du roi
Charles, comme il paroît par trois de fes lettres
, où il lui donne des avis avec une grande liberté.
J ’ai recueilli, dit-il, dans la première, ce que
vous devez obferver , pour regner paifiblement
Tome X . R r r
A N. 8; o.
Epift. Rab. ap.
Sirm. te. x. p.
S U p . 71. 4 1 .
Maug. to. i.p . z fi
LU .
Avis de Loup de
Ferrieres au soi
Charles.
Lup. ep. ¿4,