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112. H i s t o i r e E cc l e s i a s t iq .u e .'
fiecle &. ne veut point fouffrir qu’on l'appelle fe-
[1, culier,nelaiflepasde porter les armes & de garder
fes biens.
Quoique tout Chrétien doive confiderer ce
qu’il promet au baptême, c’eft toutefois aux ec-
clefiaftiques à en montrer l'exemple. Il faut donc
examiner foigneufement ce que c’eft qu’accomplir
ou violer cette promeife ; & quel eft ce Satan
à qui nous avons renoncé, de peur de le fuivre
fans y penfer. Par quel canon ou par quelle réglé
il eft ordonné de faire quelqu’un clerc ou moine
malgré lui , & de remplir les communautez de
n. perionnes viles ? De quelle utilité eft à l’églife
qu’un fuperieur de communauté foit plus curieux
d’y avoir ungrand nombre de fujets, que de les
avoir bons, & de les faire hien chanter ou bien
lire, plutôt que bien vivre ; car quoiqu’il faille
avoir foin du chant & delaleébure, la perfection
des moeurs eft plus importante. Et quoi qu’il foit
bon que les églifes foient bien bâties & bien ornées,
l’ornement delà vertu eft préférable, les
bâcimens tiennent de l’ancienne lo i, c’eft lacor-
re â ion des moeurs, qui appartiennent proprement
au nouveau teftament.Si Jefus-Chrift & les
apôtres font nos modèles,nous avons bien à changer
dans la difçipline de l’églife. Ces deux mémoires
font fort utiles pour connoître les moeurs
du clergé &c la vertu de l empereur.
On raporte au même tems une lettre circulaire
H qu’il envùïaà tous les archevêques de ion roïau-
me, dont on a l’exemplaire adreifé àQdilbert de
Milan,
L i v r e q u a r à v t e - c i n q u i e ’ me. n y
Milan, & on fçait que l’empereur addreffa des lettres
pareilles à Magnus archevêque de Sens, àjean An . 8 ii .
d'Arles, à Amalarius de T rê v e s ,à Leidrade de Z 'T p .^ o .
Lyon. Il y prie l’archevêque de lui faire iç a v o ir ,ié,M‘®i'a-i<’-I>
comment lui & fes fuffragans inftruifent les prê.-j^ / ; , 1/ ’ & '
très & le peuple touchant le baptême »pourquoi
l’on fait d’abord l’enfant cathecumene, ce que
c’eft que le ferutin,quelle eft l’explication du fy m-
bole, ce que c’eft que les renonciations, les exor-
cifmes & les autres cérémonies du baptême?
En Orient l’empereur Nicephore s’étoit ren- UI.
du fort odieux, par fonavarice ô£ fon impieté./ i • 1 f « |*I l pU“oOrcI»t HMfufnlBcl
étoit ami paiiionne des Manichéens, ou Pauii- curopaiateem- «
ciens,, qui écoient en Phrygie & en Lycaonie près ?.
de fon pais : il aimoit leurs oracles Sc leurs fuperftirions,
jufques-là que quand le patrice Bardane
fut déclaré empereur, il les appella pour le
vaincre par leurs preftiges. Il fit attacher un tau- Sufm„_ lft
reau à un poteau de fer par les cornes, panché Prudent. Péri.
vers la terre dans une foiTe; & le fit ainfi tuer,
mugiffant & le roulant dans la bouë , qui étoit
une ancienne fuperftition venue des Petfes. Il fit
auflî moudre à l’envers l’habit deBardane, avec
certains enchantemens, & crut l’avoir réduit par
là à fe foumettre. Il donna lieu à ces Manichéens
de v ivte librement dans fon empire; où ils feduifirent
pluiieurs efprits légers, il prit le parti d’un c c pfaux
hermite nommé Nicolas, qui demeuroit a t ■ 9 9 g* " ¡1
v ,, . 1 Theoph. P. i;o * C. P près 1 exocione ; ôc qui avec quelques au->
très blafphemoit contre les faintesimages. L’empereur
trouvoit mauvais, que le patriarche les re- f, 4t+i
Tome X . P