
A n. 847
Ann. Tald. 8 ¿.7.
4 7 0 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
communion de leur v iv an t, s’ils font vraiment
penitens : à l’exemple du bon larron. Je crois que
par la communion on doit entendreici feulement
l’abfolution.
Les évêques envoïerent ces canons au roi Louis,
le priant de les appuïer de fon autorité ; & ils les
accompagnèrent d’une lettre fynodale , où ils fe
plaignirent entr’autres chofes , du peu de refpeéfc
que l’on portoit aux lieux faints.
En ce concile on condamna une femme nommée
Thiote , qui faifant la propheteife , avoit
caufé un grand trouble dans le diocefe de Conf-
tance : car elle étoit de ce païs , nommé alors
l’Allemagne. Elle prétendoit que Dieu lui avoit
révélé plufieurs chofes, qui ne font connues qu’à
lui : entr’autres la fin du monde, qui devoit arriver
cette même année. Plufieurs perfonnes de
l ’un & de l’autre fe x e , épouvantez de fes prédictions
, lui apportoient des prefens & fe recom-
mandoient à fes prières : il y avoit même des
ecclefiaftiques qui la fuivoient. Etant venue à
Maïence , elle fut amenée à faint Aban , en la
prefence des évêques : qui l’aïant foigneufement
interrogée , lui firent avouer, qu’un certain prêtre
lui avoit fuggeré ce quelle avançoit, & que
le defir du gain étoit fon motif. C ’eft pourquoi
le concile la condamna à être fouettée publiquement
: comme aïant ufurpé le miniftere de la prédication
, contre les réglés de leglife. Ainfi elle
cefla de prophetifér,
famie.
& demeura chargée d’im
L i v r e q u a r a n t e -h u i t i e m e . 471
L’année fuivante 848. Raban tint encore un
concile à Maïence à l’occafion des- erreurs dont
le moine Gothefcalc étoit accufé. Gothefcalc ,
autrement nommé Fulgence, étoit Allemand ,
mais il avoit embraffé la vie monaftique à Or-
bais , dans le diocefe de Soiifons. Là fous l’abbé
Bavon il s’appliqua à la leéture des peres, principalement
de faint Auguftin ; dont il apprit par
coeur un grand nombre de paifages. Mais il pouf-
foit trop loin fa curiofité , comme il paroît par
les fages avis de Loup abbé de Ferrieres. Gothefcalc
l’avoit confulté fur la queftion, fçavoir,
ii après la refurreétion les bienheureux verront
Dieu des yeux corporels. Loup répond premièrement
, qu’il ne lui auroit point répondu , s’il
avoit pû fe taire fans préjudice de la charité.
Enfuite il traite la queftion & ajoûte : Je vous
exhorte mon venerable frere , à ne plus fatiguer
vôtre efprit de femblables queftions, de peur que
vous en occupant plus qu’il ne faut, vous nepuif-
fiez fuffire à examiner ou enfeigner des chofes
plus utiles. Car pourquoi tant rechercher, ce
qu’il ne nous eft peut-être pas encore expédient
de fçavoir ? Exerçons-nous dans ce champ fi vafte
des faintes écritures : appliquons-nous entièrement
à les méditer , & joignons la priereà l ’étude
: il fera digne de la bonté de Dieu, de fe montrer
à nous de la maniéré qui nous convient ,
quand nous ne chercherons point ce qui eft au-
deifus de nous.
Il paroît auifi que Gothefcalc étoit lié d’amitié
A n . 848.
X L I.
Commencement
de Gothefcalc.
Maug. dt(l. c. t.
Mabill. pr&f to,
6. c. it n. r$<?.
Ann. T?uld. 848«
Sertin. an. 84^,
Kintin. ad Ni*
col. pa. to.
p. ¿6t.