
S i H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e :
neuf ans fans fervir ? pourquoy ptetend-il avoir
A n. 808. été abfous par le concile? il ne faut point d’abfolutionacelui
qui n’eft: lié d’aucune cenfure.-
i.if.ii. Cependant Théodore prévoïant b ien ja perfecutionqui
le menaçoitlui & les iîens, écrivit
aux moines de Saccudion , ce qui s’étoic paifé
entrel’archevêque Jofeph & le Logochete : puis
il ajoute : Treize jours fe font écoulez depuis,
fans qu il y ait eu ni réponfe , ni interrogation
nouvelle : feulement nous avons écrit au Sei-
gneur Simeon les lettres inclufes. L'affaire eft
venue aux oreilles du patriarche, &c prefque de
toute la v ille ; plufîeurs compatiflent à nôtre affliction
& parlent comme nous : mais ce font des
adorateurs noôturnes, qui n’ofentfe montrerai!
jour. Il explique enfuite comme dans les lettres
à Simeon, les caufes de leur feparation, & exhorte
fes moines à la confiance; & à prier pour
l ’emçereur, pour le patriarche Sc pour la paix
de l ’églife.
Comme quelques-uns foûtenoienr, que Th éo dore
devoit au moins tolerer le rétablifTement de
1. 14. l’oeconome par condefcendance: il en écrivit une
lettre à Theoétifte maître des offices, où il explique
jufqu’où peut aller la condefcendance en
matière de religion. Nous avons, d it - il, gardé
le filence autant qu'il a été poffible: encore à
prefent nous difons; que l'on éloigne du fervice
celui qui efl dépofé, & auffi-tôtnous communiquons
avec le patriarche, finon nous demeurons
dans la même, fouftra&ion de communion où
L i v r e q u a r a n t e - c i n q u i e ’m e . 87 ---------------
nous étions auparavant, laiffant a Dieu la ven- A n .808.
geance de cet excès. Aller plus loin, ne feroit
plus condefcendance, mais prévarication contre
les canons. Caria réglé de l’oeconomie, comme
vous fçavez, efl de ne violer en aucune maniéré
les loix établies ; &c toutefois de relâcher
quelque chofe félon J’occafion & la raifon, pour
arriver à vôtre fin : au lieu que vous perdriez le
capital en gardant une trop grande rigueur.
Nous l’avons appris de S. Paul quand il fe purifia
St circoncit Timothée: & de S. Baille quand il Alii XÏI Sr
reçut l'offrande de Valens,&ceflâpourun temps
de nommer le faint Efprit Amplement Dieu: mais
ils ne continuèrent ni l’un ni l’autre, au contraire
ils montrèrent qu’ ils mouroient plutôt. On ne
s’efl jamais trompé en fuivant cette réglé d’ceco-
nomie, 8c imitant le pilote, qui détourne un peu
le gouvernail pendant l’orage.
Vous dites que S. Chrifoflome fe difpenfa du
1 ^ 1 v. • /~ Sup. liv» xx r.. canon des apôtres contre les ordinations limo- n.
niaques, à 1 égard des fix évêques qu’il dépofa:
mais il ne s’en écarta point en effet ; car il les interdit
de toute fonétion facerdotale , & ne leur
accorda que de communier dans le fanétuaire.
Ici ce n’ eft pas de m ême: celui qui a marié l’adul-
terefacrifie,comme s’ il n’avoit rien fait; & publiquement
, comme pour fervir d’exemple aux prêtres.
Et qu’a vpns nous affaire de la bigamie païenne
de Valentinien? Quelqu’un lui a-t-il donné: Sm. IY>
la benedi&ion nuptiale, ou quelqu’un des peres
a -t-il écrit qu’il ait bienfait? Théodorefuppofe