
'48 H i s t o i r e E c c l e s ia s t 'iq.ue.',
r “ dons pas pour prétendre profiter des biens ec-
003. cjej(]ap:jques. nous fçaY0ns que c’eft uniàcrilege,
8c nous proteftons tenant des pailles à la main 8c
les jettant devant Dieu, lès Anges, vous 8c tous
les affiftans, que nous ne voulons ni ufurper les
biens de l’églilè, ni confentir à ceux qui les prennent
: mais au contraire leur réfifter. Nous n’irons
avec eux, ni à l’armée, ni au combat, ni à
l’églife, ni au palais ; nous ne mangerons point
avec eux, nous ne fouffrirons point que nos gens
mènent paître nos chevaux ou nos beftiaux avec
les leurs. Nous vous prions même de les mettre
en prilon pour faire penitence publique , 8c de
faire inièrer cette déclaration dans les archives
des églilès & dans vos capitulaires.
tu cap 141 L ’empereur entérina cette requête, renvoiant
toutefois à une plus grande aiïèmblée la confirmation,
qui fuivit bien-tôt après. Là il parle
ainfi: Voulant nous corriger nous-mêmes 8c donner
l’exemple à nos fuccelfeurs, nous ordonnons
qu’aucun prêtre n’aille à l’armée, finon deux ou
trois évêques choiiis par les autres, pour donner
la benediétion, prêcher 8c reconcilier 5 8c avec
eux des prêtres choifis, pour impolèr des pénitences
, celebrer la mefife, prendre foin des malades,
donner fonction de l’huile iàinte & le viatique;
mais ils ne porteront point d’armes, n’iront point
au combat, 8c ne répandront point de fang : ils
iè contenteront de porter les reliques ôeles vaiès
facrez, & de prier pour les combatrans. Les autres.
évêques, qui demeurent dans leurs églifes,
envoïeront
1 l i v r e Q ^ u A R A t î t É - c ï N Q . u i E ’ M E . 4 9 — .---------
cnvoïcront leurs v a ifau x , bien armez avec nous An. 803.’
ou à nos ordres ; 5c prieront pour nous 8c pour
notre armée. Car les peuples 8c les rois qui ont
permis aux pretres de combattre avec eux, nont
pas eu l’avantage dans leurs guerres, comme
nous fçavons qu’il eft arrivé en Gaule, en Efpa-
gne &c chez les Lombards. En faifant le contraire
nous efperons obtenir la viétoire contre les
païens, 8c enfuite la vie éternelle.
L ’empereur déclare encore , que par cette de- yir‘ c ? ‘
fenfe il ne prétend diminuer , ni la dignité des
évêques ni les biens des eglifes ; qu il les honorera
d’autant plus, qu’ilsobferverontplus fidèlement
les réglés de leur profeffion, 8c qu ildefend
aux laïques de poifeder aucun bien d egliie qu a
droit de precaire. Il s'étend fortement fur cette
défenfe. On voit par là 8c par la proteftation
contenue dans la requête , ce qui engageoit les
évêques à porter les armes : ils craignoient que
poifedant de grandes terres ils ne fulfent regardez
comme inutiles à l’état, s’ils ne fourniifoient
des troupes pour les armées , comme les autres
Seigneurs ; 8c que des laïques ne s'emparaient
de leurs biens, fous pretexte de faire le fervice:
8c s’ils ne conduifoient leurs, troupes en perfon-
ne , ils fe voïoient méprifezper les F ran c s, nation
toute guerriere, chez qui il n’y avoit que
lesferfs 8clesperfonnes v ile s , qui ne portoient
point les armes. x x v i i .
Le patriarche Fortunat, craignant la violence
de Jean duc de Yenife , 8c de ïon fils Maurice , Charles Sigon*
TomeX• G