
A n . 841 .
IV.
More de Théophile.
Michel empereur.
?o/l. Theoph. léb. ni. ». 33..
fbid. ». 16.
Tofl. Theoph.
lib. y i .
400 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .'
élevez contre lui & le chargeant de toutes fortes
de reproches, il craignit leur averfion , & renonça
par écrit à fon fiege. C ’eft ce que nous connoif-
fons de l’état des églifes d’Orient.
A Conftantinople l'empereur Théophile fut fi
vivement touché de la prife d’Amorion , 5c du refus
que fit le calife de recevoir la rançon des prisonniers
, que fes entrailles s’enflammèrent ; & il
but pour fe rafraîchir de l’eau de neige, qui lui
caufa la diifenterie. Il mourut le vingtième de
Janvier 84a, après avoir régné douze ans 5c trois
mois. La perfecution qu’il fit toute fa vie aux
faintes images 5c aux catholiques, a rendu fa mémoire
odieufe : toutefois il fit des aétions éclatantes
de juftice. Il fe piquoit de fçavoir la mufique,
,5c faifoit chanter dans l’églife des hymnes 5c des
verfets de fa- compofition. On dit même qu’un
jour folemnel il battit la mefure dans la grande
églife de C. P. & donna à cette occafion cent livres
d’or au clergé.
Son fils Michel encore enfant lui fucceda , fous
la conduite de l’imperatrice Theodora fa mere :
avec un confeil que Théophile lui avoit laiifé,
compofé de l'eunuque Theoébifte revêtu de deux
grandes charges à la cour, du patrice Bardas frg-
re de l’imperatrice, & de fon oncle Manuel maître;
des offices , originaire d’Arménie. Dès le
temps qu’il y commapdoit, plufieurs abbez de dir
vers monafteres, étant de fes amis l’a voient inf-
truit de la créance catholique touchant les images
; 5c alors étant tombé malade, les moines de
Stude
L i v r e q u a r a n t e - h u i t i e ’m e . 401
Stude , en qui il avoit grande confiance , le vin ------
rent v o ir ;& lui promirent qu’il guériroit prom- A n . 841 .
ptement , s’il entreprenoit le rétabliilement des
faintes images. Il le promit 5c recouvra la
fanté.
Manuel aïant donc communiqué fon deilcin Fin des lcono.
aux deux autres tuteurs de l’empereur, & les aïant clafteSi
perfuàdez de donner à fon regne cet heureux commencement
: il alla trouver l’imperatrice Theodora,
& lui fit la même propofition. Elle répondit :
Je l’ai toujours fouhaite, 5c je n’ai jamais cefle d’y
penfer ; mais j’en ai été empêchée jufqu’à prefent,
par la multitude des fenateurs 5c des magiftrats,
attachez à l’herefie des Iconoelaftes, par les métropolitains
5c principalement par le patriarche.
C ’efi: celui qui a fomenté les foibles femences de
cette erreur , que l’empereur mon époux avoit
reçue de fes parens ; &c l’a pouifé pat fes preifantes
exhortations, à traiter fi mal tant de faints per-
fonnages. Qui vous empêche dope maintenant,
reprit Manuel, de donner au peuple cette, joïe >
Auffi-tôt elle appella un officier nommé Conftap-
tin , & l’envoïa au patriarche Jean Lecono-
mante , pour lui dire : Plufieurs moines 5c d’autres
perfonnes pieufes m’ont préfenté requête,
pour le rétabliflement des faintes images : fi vous
en êtes d’accord , l’égtife reprendra fon ancien
ornement ; finon quittez le fiege , fortez de Con-
jftantinople 5c vous retirez à votre maifon de
campagne , jufqu’à ce que l’on tienne un concile
, où vous affilierez. Car on veut vous y
Tome X . E e e