
A N.
t . 7.
V. net. Sirm. ht Cafit,
XL VI.
Requête du roi-
«ontre Venilon.
tom. 8, Cône*.
Î -47S-
¿58 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
de fe deiifter ; le concile accepta fa foumiifion >
&c lui preferivit la formule d’un ferment, par lequel
il demandoit pardon de fon entreprife ; &
promettoit de ne rien faire de femblable à l’avenir.
On lui défendit aufîi de jamais afpirer au fiege
de Langres, ni à celui de Genève, qu’il avoit voulu
ufurper de même.
Atton evëque de Verdun avoit été moine de-
faint Germain d’Auxerre, & on rapportoit l’aébe
de fa profeifion. On fe plaignoit que fa promotion
à l’épifeopat étoit irreguliere : peut être faute du
contentement de fes fuperieurs. Il fut ordonné
qu il comparoîtroit à un autre concile -, &c on fçait
d ailleurs que fon ordination fut confirmée , Se
qui l gouverna l’cvêché de Verdun avec honneur.
Au contraire on croit que l’ordir.ation de Tortold
fut caffée y parce qu’on voit l’année fuivante un
autre évêque de Baïeux.
Le roi Charles le Chauve prefenta au concile
de Savonieres une requête , où il difoit : Venilon
étoit mon clerc fervant à ma chapelle , & m’avok
fait ferment de fidélité , quand je le fis ordonner
archevêque de Sens. Lorfque je partageai le roïau-
me avec mes freres, il promit comme les autres
évêques avec ferment l’obfervation du partage.
Depuis il m’a facré roi dans l’éghfe de fainte Croix
d’Orleans , qui eft de fa province , avec promef-
fe de ne me point dépofer de la dignité roïale:
au moins fans les évêques qui m’avoient facré
avec lu i, Se au jugement defquels je me foûmis
comme je m’y foûmers encore. Ces paroles font
L i v r e q u a r a n t e - n e u v i e ’m e . 6 5 9
remarquables en la bouche d’un roi ; Se nous — -----— --
n’en avons point vû qui parlât ainfi, du moins
en France. Mais l’exemple de Louis le Débonnaire
, qui s’étoit tant de fois fait couronner Se réhabiliter
par les évêques, Se la foible-iTe prefente
de Charles, pouvoir lui faire tenir ce langage.
Quoi qu’il en foi t , il paroît que les évêques
croïoient pouvoir dépofer les rois : car on ne peut *■
douter que cette requête ne’ fût dreifée par leur
confeil. Elle continue ainfi : Les troubles aïant
commencé , nous fifmes un écrit mes fujets Se
m o i , pour promettre de nous aider réciproquement,
Se Venilon y fouferivit comme les autres.
Mais quand mon frere Loüis entra dans mon
roïaunie à main armée , Venilon fut le feul des
évêques qui m’abandonna, Si alla lui par ler fans
ma permiifion. Il ne me donna point en cette
guerre lé fecours que fon églife me devo it, quoique
je le lui .euife demandé:au contraire il mena:
fes forces à mon frere contre moi. Et quoique
mon frere fût accompagné de mes fujets révoltez
, dont l’excommunication avoit été notifiée
à Venilon , par les lettres des évêques : il ne laifla
pas de celebrer la meiTe publiquement devant
eux , dans mon palais d’A ttign i, fans la permif-
fion de l’évêque diocefain : Si demeura avec eux
dans le confeil de mon frere : cherchant les;
mo'rens de me dépoiiiller de ma part du roïau-
me , au préjudice de fon ferment. ÎLs’eftfa it donner
par mon frere Loüis l’abbaïe de fainte C o lombe
, qui eft dans mon roïaume, Se des pierres;
l u i iij