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---------------deffein de rapporter toutes les difputesdes doc-
A n . 8 51. te(vrs particuliers,, quand elles n’ont point produit
de nouvelle définition de fo i, ou de décret,
que nouf forons obligez de fuivre..
Ce qui eft’ de plus remarquable , c’eft que l’on
convenoit de part Si d’autre, que de tous lespe-
res , faint Auguftin étoit celui dont l’autorité de*«
De trib. epifi.. voit plus être fuivie, en ces matières de la prédef-
tination & de la grâce y & de-là vient que Hinc-
mar s’attachoit iî fortàfoutenir que le livre inti-
î. 5;. tulé Hypomnefticon ou Hipognofticon étoit de
V. App-. to. 10 . S. Auguftin. L ’églifë de Lyon foutenoit le con-
$ .A u g . init. . ^ 0 » traire, & tous les critiques conviennent aujour-
d ’hui qu’il n’en eft pas. Mais ce qui réfulte clairement
de cette difpute fur la do&rine de Gothef-
calc, c’eft que l’on ne connoiffoit point encore
alors d’autre théologie que l’étude de l’écriture &
des peres j:c.’cft que les évêques étoient encore regardez
comme les vrais dodeurs de 1 eglife, Si
qu’il y en avoir plufieurs en France très-rçavans.
Il eft vrai que leur ftile n’eft pas net & précis
comme celui des meilleurs fiecles ; & qu’ils y mêlent
beaucoup d’expreffions dures, qui fe fentent
de la groiftereté du temps.,
vi; Hincmar cependant aïant augmentéd’églife
Tra»ilation de S; r . _ r - _ . ~ . H .
Remy. de iàint R’emy, y fat conltruire une cave magniïii.
e.’ÿ . 'lc 1,‘ fique; dans-laquelle il transféra leeorps du faint,
en prefencc de tous les évêques dè fa province.
Il fut trouvé entier Si mis dans une chaffe-d’ar-
gent,,aveclelinceul dont il étoit enveloppé; mais
une partie du linceul avec le fuaire ou mouchoiq
L iv r e q u a r a n t e - n e u v ie ’m e . I4r
qui couvroit fa_tête, fut mis dans une caiïette
d’yvoire Si porté à l’églife de Notre-Dame , qui
eft la cathédrale.- Hincmar n’ofa rien prendre du
corps faint; Si le fo i Louis de Germanie lui en
aïant demande quelque partie, il lui é c r iv it,
qu’il regarderoit comme une grande témérité, de
divifer un corps, que Dieu avoir confervé entier
durant tant d’années. Au devant du fepul-
ere il mit un ouvrage d’or orné de pierreries ,
où étoit une petite fenêtre, par laquelle on poU-
voit voir le tombeau ; Si fur la chaÎTe meme il
fit graves une infeription en vers Latins ; contenant
la datte de cette tranilation l’an 8 j i . huitième
de fon pontificat, le premier jour d’O dobre.
Dc-là vient que nous célébrons en ce jour la fête
de faint R em y, quoiqu’il foit mort le treizième
de Janvier.
Un mois après Si le premier jour deNovembrc
S jt . Hincmar tint fon fynode Si donna à fes prêtres
une inftrudion par écrit en dix-fept articles.
L’eau benite Si le pain beni y font marquez en
ces termes : Tous les dimanches, chaque prêtre
avant la meffe fera de l’eau benite , dont on af-
pergera le peuple entrant dansTéglife , & ceux
qui voudront en emporteront, pour en afperger
leurs maifons, leurs terres, leurs beftiaux , la
nourriture des hommes Si des betes. Tous les
dimanches Si les fêtes , le prêtre bénira des morceaux
de painy foit du refte des offrandes, ou du
fien ; Si après la meffe il en diftribuera des eulogies,,
¿ceux qui n’étoient pas difpofezàcom ni ni u n icr.
X x x îij
A n .
vu;
Capitules d’Hiiïc-
mar.
To. 8. conc-p.$6yi-
c. 5.