
A n. 816.
V I.
Converfion
d’Heriold roide
Danemarc.
■Ann.Egin. 8 a i.
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ges : qu’il ne falloit nijes brifer, ni les adorer J
fans recevoir le fécond concile de N ic é e , ni fe
foumettre en ce point à l’autorité du pape, qui
l’avoit approuvé ; &c toutefois il eft également
certain, qu’ils furent toujours en communion
avec le faint fiege, fans que l’on y voye un moment
d’interruption,
Heriold roi de Danemarc, chaffé de fes états
des 1 an 814. avoit eu recours à l’empereur Loüis
qui l’avoit exhorté à fe faire Chrétien:, afin d’affermir
l’amitié entr’eux & exciter les Chrétiens
a le fecourir plus volontiers. A près plufieurs tentatives,
il n’avoit pû encore rentrer dans fort
royaume quand il vint trouver l’empereur à In-
gelheim, où tenoit ion parlement, au mois de
Juin 826. Alors il fe convertit, & fe fitbaptifer*
avec la reine fon époufe & une grande multitude
de Danois, à faint Alban de Mayence. L’empereur
Loüis fut le parain du ro i, l’imperatriee
Judith fa fecondefemme fut marraine de la reine;
& l’empereur jugeant bien que la converfion
d’Heriold lui rendroit encore plus difficile le
retablifTementdans fon royaume , lui donna la
Comté de Riuftri en Frife, pour lui fervir de retraite
en cas de befoin, &c lui fit de grands pre-
fen s.C’eftlepremier roi Chrétien de cette nation.
L ’empereur voulant le renvoyer avec du fe-'
cours, commença à chercher avec foin quelque
homme pieux , pour l’accompagner & l’affermir
lui ôt lesfiens dans la religion qu’ils venoient
L 1 v R e , qma r a n t ï -s e p t i e ’m e ; 275
d ’embraiTçr. .Il pu parla publiquement dans l’ai- T ~
femblçé.: mais ori ne trouvoit perfonned’unaf- B l
fez grand zele, pour entreprendre un voïage fi
dangereux ; il n’y eut que Vala qui offrit un de
íes moines. S. Adaiardétoit mort le fécond jour
de Janvier cette même année: 82.ë'. &c fon frere
Vala avoit été élu à fa place abbé de l’ancienne
C o rb ie , dans la nouvelle, que l ’on venoit de
fond er en Saxe, Varin avoit fuccedé à Adalard
qui en étoit auffi abbé. Vala fe trouvant donc
au parlement d’Ingelheim dit à l’emp.ereurLoüis,
qu’il avoit en fon monafterede Corbie un moine
qui defirok ardemment de fouffrir pour Dieu,
qui avoitla capacité & les moeurs, en un mot
propre à cette oeuvre. Je doute feulement, ajoû-
ta-t-il s'il voudra entreprendre ce voïage. Il fe
nommoit Anfcaire. L’empereur ordonna qu’on
le fie venir à la cour: l’abbé Vala lui expliqua
dequo iil s’agiffoit. Anfcaire dit qu’il étoit prêt
à obéir en touc pour le fervice de Dieu. Il témoigna
la même volonté en prefence de l’empereur;
& comme l’abbé lui dit, qu’il ne lui
commandoit point, &c laiiïoit ce voïage à font
choix, il perfifta à dire qu’il vouloir aller. La
chofe étant devenue publique, ceux qui accom-
pàgnoient l’abbé Vala en furent fort furpris, ne
comprenant paseju Anfcaire pût fe reioudre à
quitter fon païs, fes parens, les moines avec lefi-
quelsil avoit été élevé, pour aller en païs étranger
vivre avec des inconnus & desbarbares. Plufieurs
lui en faifoient des reproches, & plufieurs
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