
n i H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
1 mée chrétienne périt en cette occafion. Il y eut
An. 81 i. grand nombre de captifs, que les Bulgares encore
païens voulurent faire renoncer à la foi.
Ils leur firent fouffrirplufieurstourmens •.coupèrent
la tête aux uns, pendirent les autres, percèrent
les autres de fléchés, le refte mourut en
Prj^on-L ’églife honore ces martyrs le vingt-troi-
uenei. i.'jui. fieme de Juillet. Le premier jour du même mois
les Grecs fonc mémoire du patrice Pierre : qui
aïant été pris en la même occafion, & s'étant
fauve, embraflala vie monaftique 5c fe retira au
mont Olympe avec faint Joanice : après lamorc
duquel il revint à C. P. &c demeura dans une égli-
fe qu il avoit bâtie au lieu nommé Evandre, où
il mourut illuftre par fa vertu ôc fes miracles.
Theopb. ibid. StauracefilsdeNicephore fut aufli-tôt reconnu
empereur : mais comme il avoit été tellement
bleflequ ilnepouvùit v iv re : deux mois aprêson
déclara empereur Michel Curopalate furnommé
Rangabé, qui avoit époufé Procopia fille d eN i-
cephore, ôcfoeurdeStaurace. Il fut reconnu publiquement
le Jeudi fécond jour d’OAobre, indi-
éfion cinquième,la même année S ii. ôc couronné
lememe jour fur l’ambon delagrande églife, par
le patriarche Nicephore: qui lui avoit auparavant
fait promettre par é c r it , de conierver la foi
orthodoxe , de ne point repandre le fang des
Chrétiens, ôc ne point maltraiter les clercs ni
les moines. Staurace ainfi abandonné fe coupa
les cheveux , prit l’habit monaftique de la
main de Simeon fon parent, ôc mourut de fa
L i v r e q u a r a n t e - c i n q u i e ’ m e . 1 1 7
, bleffure l'onziéme de Janvier fuivant.
L ' e m p e r e u r Michel étoit m a g n i f i q u e 5c libéral. AN- 8 l 1 *
I A ion couronnement, il donna au patriarche cin-
I quante livres d’or 5c vingt-cinq au clergé; ôc fie I de grandes largeffes, pour reparer les injuftices I de Nicephore. Comme il étoit catholique ôc zélé I pour la religion , le fchifme de l’églile de C. P. ■
I l'affligeoit; ôc il ne cefla point d’exhorter le pa- I triarche Ôc tous ceux qui pouvoient concourir à
I la paix : jufques à ce qu'il réiinit avec Platon ,
Théodore Studite ôc fon frere Jofeph l’archevêque
de Theflalonique , qu’il rapella de leur exil.
La principale condition de l’accord fut l'expul-
fion du prêtre Jofeph l’oeconome, qui fut une fécondé
fois chaflc de l’églife. Le pape Léon approuva
cette paix Ôc la confirma par lettres : car
j l’empereur avoit aufli emploïé fa médiation. Et
1 comme un abbé nommé Antoine avoit peine à fe
rendre ôc demeuroit encore en prifon : Théo-
dore lui écrivit pour le ramener, ôc l’exhorter à
ne plus faire difficulté de rentrer dans la communion
du patriarche , avec lequel Théodore
lui-même demeura parfaitement uni dès lors.
Depuis cinq ans ôc plus que Nicephore étoit ^
patriarche de C. P. Il n’avoit point encore envoïé Nicephore
au pape fa lettre fynodique félon la coutume, écnt au Fape‘ .
parce que l’empereur Nicephore ne lui en avoit
pas laiffé la liberté. Il fatisfit alors à ce devoir ,
en même tems que l’empereur Michel envoïa
des ambaffadeurs à l’empereur Charles, pour lui 7i,uth't- ^
demander fon amitié. Nous avons la lettre du pa-
P iij