
4JO H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
à qui l’empereur Loüis fon pere l’avoir recom-
A n . 8 4 1. mandé : mais Sigifmondabbé de faine Calais prit
le parti des rebelles , pour éviter l’exeention de
la fenrence de l’empereur Loüis , qui deux ans auparavant
avoit déclaré ce monaftere foûmis à l’é—
vêque, Lés rebelles preiTcrent Aldric de leur prêter
ferment, promettant de lui conferver fa dignité
, & même d’augmenter fon pouvoir : mais
il demeura toujours inviolablement attaché au
n s“t- L ïlTI1, roi Charles. Aufli fut-il chaiTé de fon fiege cette
même année huitième de fon pontificat. Sa mai-
fon épifcopale fut pillée : fes chevaux au nombre
de quatre-vingt, 6c deux cens pièces d’autre bétail:
les provifions deftinées à l’hofpitalité & aux aumônes,
tout cela fut diifipé, &c fept hôpitaux qu’il
avoit bâtis, ruinez de fond en comble. D ’autres
ouvrages demeurèrent imparfaits, fçavôir fa cathédrale
, dont toutefois il avoit fait la dédicace
dès l’an 836. le cloître de fes chanoines & cinq
raonafteres. Les hôpitaux n’étoient pas tous def-
tinez pour des pauvres : on nommoit alors ainii
toutes les maifons d’hofpitalité , &c une de celles
que l’évêque Aldric avoit bâtie fervoit à loger les
Gejia. c. 44- évêques, les comtes 6i les abbez , &c étoit accompagne/
e dj»u ne e/ gu1 lre .
L ’évêque Aldric ainfi dépoiiillé fe mit à la fuite
du roi Charles : qui eifaïa èn vain cette première
année de réduire à fon obéïflance les rebelles
du Maine , étant preiTé d’affaires plus importantes
: mais l’année fuivante 841. après la bataille de
Fontenay, il vint lui-même dans le p a ïs , rétablit
L î v r e q u a r a n t e -h u i t i e’m e . 4 11
l’évêque, 6c lui rendit par un jugement folemnel jj--------------
le monaftere de faint Calais. A n . 8 4 1.
L ’année fuivante 8 4 1. les deux rois Loüis 6c xi.
. . * , ' . I " S a - 1 ^ 1 f Partage entre les Charles , toujours unis vinrent a Aix-la-Chapei- f reres.
le qui étoit la capitale de l’empire François. Lo- mth.uh.i,. >mt.
thaire y avoit paifé après fa défaite , &c d e -là en a»#.*«■»».*4«-
Saxe : où pour refaire des troupes dans le defef-
poir de fes affaires, il avoit permis aux Stilingues,
le peuple des Saxons le plus nombreux , de choi-
fir entre leurs anciennes loix 6c lés nouvelles que
les François leur avoient impofées. Aïant cette
liberté ils retournèrent au paganifme. Il donna
-aufli des terres confiderables à Hierold che f des
Danois , foûmettant aufli à des païens des Chrétiens
& des églifes. Ses deux freres étant donc à
Aix-la-Chapelle, délibérèrent de ce qu’ils feroient
des états qu’il avoit abandonnez. Ils crurent devoir
s’en rapporter aux évêques 8c aux prêtres
qui étoient avec eux en grand nombre ; & fui-
vre leurs avis comme la volonté de Dieu. Les
évêques confidererent toute la conduite de L o -
thaire, depuis le commencement : comment il
avoit ôté la couronne à fon pere , combien de
parjures il avoit fait commettre au peuple Chrétien
par fon ambition, combien de fois il avoit
lui-même fauffé les fermens faits à fon pere & à
fes freres, combien de fo is , après la mort de fon
pere , il avoit voulu les dépoüiller, ou les ruiner :
de combien d’homicides, d’adulteres , d’incendies
6c d’autres crimes il avoir été caufè ; que d’ailleurs
on ne voïoit en lu i , ni capacité pour gou-
F f f ij