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to. 8. Conc. p.
66 8.
to . 2. cap. p. m .
<?34 H i s t ô i r e E c c l e s i a s t i q u e .
commencement du printemps 8jp. & il s’arrêta à
Vormes. Cependant on tint un concile à Metz le
vingt-huitième de Ma i , du confentement des rois
Charles le Chauve &c Lothaire Ton neveu, pour
procurer la paix entre eux & le roi Loüis. Ce concile
députa vers Loiiis trois archevêques, Hincmar
de Reims , Gontliier de Co logn e , Venilon de
Roiien ; & fix évêques , Herluin de Coutance,
Hildegaire de Meaux , Adventius de Me tz , Eb-
bon d’Auxefre, Hincmar de Laon neveu de l’archevêque
, Erfcanra de Châlons. On leur donna
une inftruètion portant les conditions aufquelles
ils dévoient abfoudre le roi Loüis de l’excommunication
qu’il avoir encourue , pour lès excès commis
dans le roïaüme de fon frere : du moins comme
aïant communiqué avec les excommuniez. En
voici la fubilance.
Il fe reconnoîtra'coupable de tous les maux qui
ont été faits dans nos- diocefes:, par les mauvais
confeils qu’il a fuivis ; &i promettra d’en faire une
digne penitence. Il promettra àuffi de venir le
plûtôr qu’il pourra traiter la paix en perfonne
avec nos princes Charles &c Lothaire ; & de la
garder, s’ils là gardent de' leur côté. Il promettra
de ne plus donner de proteélion à ceux qui'
l’ont fait offenfer Dieu fi grièvement. Au contraire
il fera venir , s’il peut, devant fon frere
Charles & fon neveu Lothaire au parlement prochain
, ceux qui les ont quittez i,. pour i fe donner
à l ui , comme il a promis à Merfen : afin qivon
leuï
/•. 3.
c . S-
c. 6.
c. 7.
je. 8.
L i v r e q u a r a n t e -n e u v i e ’m e . 63 j
leur pardonne s’ils fe juftifient, ou qu’on les con- -----
damne. Les évêques parlent des promeiTes reci- An .
proques de s'affilier & de ne point recevoir , les vaf- ,
faux les uns des autres, que les trois freres Lothai- 4i' " f
re, Louis & Charles fe firent en 8j i . au parlement
tenu à Merfen près de Mailric. c. f.
L ’inflrudtion continue : Si le roi Loüis promet
tout cela , & de rétablir l’églife de tout fon pouvoir
: donnez-lui abfolution de tous les pechez
qu’il a commis & fait commettre dans nos dioL
cefes -, & le rétabliffez dans la communion , dont
il s’eft privé en communiquant avec des excommuniez.
Et quoique fes pechez eulfent befoin- i»-
d’une penitence de plufieurs années, félon les de-
grez preferits par les canons : toutefois nous confiant
à la mifericorde de D ieu, qui a plus d’égard
à la douleur qu’à la longueur du temps, & à la de-
ftrudtion des vices, qu’a l’abftinence des viandes :
nous fuivons la décifion la plus humaine des pe-
xes. Ils citent enfuite un canon d’Afrique, & des
pairages de faint Léon & de faint Grégoire : qui ne
difent autre chofe finon en général, que le temps
de la penitence efl à la diferetion des évêques, &
que l’on peut i’abbreger à ceux qui font en péril :
ce qui ne convenoit point au roi Loüis. Ain fi il
femble que les évêques ne citent ces autoritez
que pour la forme. Ils ajoutent, parlant aux députez
: Si vous ne trouvez pas le roi dans ces c. n.
difpofitions , gardez-vous bien de l’abfoudre :
ce feroit vous lier avec l u i , vous en feriez de-
favoüez , & en rendriez compte au concile. Et c. n.
Tome X . I i i i
8js>.
. Capit. p.
. io.