
*■54 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e . 1 '
A n . 814. 3prés fa mort. Aucun homme libre ou fe r fn ’a-,
' portera empêchement à l’éleôlion du pape -,8c
elle n’appartiendra qu’aux feuls Romains, fui-
vant l’ancienne concefhon qui leur en a été
faite paï les peres- Nous voulons que des com-
miifaires foient établis par le pape 8c par nous,
pour nous rapporter tous lés ans comment les
ducs & les juges font juftice au peuple, 8c comment
notre conftitution eftobfervée. Nous ordonnons
donc, que les plaintes de leurs négligences
foient premièrement portées au pape,
pour y remedier promptement, ou nous en
donner av is , afin^que nouspuiifionsy pourvoir.
Nous voulons auffi que l'on demande à tous les
R omain s, foie du Sénat, foit du peuple , félon
quelle loi ils veulent vivre: afin qu’ils foienc ju-
fuivant ce.tte lo i , par 1 autorité du pape 8c
la nôtre. C ’eftque les uns fuivoient la loi R o maine
, les autres la loi des Lombards. La conftitution
dit enfuite : Nous voulons que tous les
d u c s, les juges 8c les autres perfonnes d’autorité
viennent en nôtre prefence, tandis que nous
fommes à R om e , pour fçavoir leur nombre 8c
H ,„/. J S f j j : & ,le? ^ ertir chacun de leur devoir.
dias.cap¡t. ». bnhn i autorité del empereur eft toûjours jointe
g î47. a celle clupape en cette conftitution. La iouve-
raineté de l’empereur fur Rome y parôit clairement,
auiïï-bien que dans le ferment que Lothaire
fit prêter aux Romains, dont la fubftan-
ce étoit : Je promets d’être fidele aux empereurs
Louis ôc Lothaire, fauf la foi que j'a*
L l V R E Q U A R A N T E - S I X I E M E . 155
promifeau pape -, 8c de ne point confentir qu’on
élife de pape , finon canoniquement, ni que le
pape élu foit confacré , avant [qu’il faffe en pre-
fenc.educommiffaire de l’empereur un ferment
pareil à celui que le pape Eugène à fait par
écrit
La même année8z4. arrivalamort deVetin,
ou Guetin moine de Richenou dans le diocefe
de Confiance , accompagnée de circonftances
fingulieres: il fçavoic les fept arts libéraux, 8cen-
feignoit avec réputation dans ce monaftere.S’étant
trouvé mal le vingt-neuvième d’Oêlobre,
il fe coucha; 8caprès un fongequil’avoit effraie,
il fe fit lire le dernier livre des dialogues de faint
Grégoire, où il rapporte plufieurs apparitions de
morts, 8c traite de l’état de l’ame après cett
vie. Vérin fe rendormit enfuite, 8c vit un ange
qui le mena fur un chemin agreable, d’où il lui
montra des montagnes d’une beauté 8c d’une
hauteur merveilleufe: mais environnées d’un
grand fleuve de feu , où étoient tourmentez
?iuantité de perfonnes, dont il reconnut plu-
îeurs. Il y avoir des évêques 8c des prêtres, 8c
les femmes donc il avoir abufé; 8c l’ange lui
dit : La plupart des évêques cherchent les intérêts
temporels, s’appliquent aux affaires de la
cour, 8c fe piquent de magnificence dans les habits
8c la table, fans Veiller au falut des ames.
ils s’abandonnent au plaifir8c à la débauche,. 8c
par la fe rendent incapables d’interceder pour
les autres. Autrement ilsauroient pû par leurs
A n. 824.
I IV,
Vifîon de Vetiiu.
A B a JÎ. Êett, to*
4.p.z 6p