
jp g H J 7 1 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e . f r t f . tom. 5, Mt . , _
»■ 7î- donnoit encore ious 1 etpece du vin. Comme în -
burge etoit riche 8c affeétionnée à l’aumône ,
elle ordonna a fa fille de diftribuer après fa mort
tous fes biens aux pauvres. Et parce, lui dit-elle,
que nous avons ici peu de pauvres , vendez tout
& portez de l’argent à D orfta t, où il y a plufieurs
églifes 8c quantité de pauvres. La fille exécuta cet
ordre fidelement ; 8c trouva à Dorftat des femmes
pieufes, qui l’inftruifirenc du meilleur em-
plofde fes aumônes. Un jour étant revenue à foa
lo g is , elle mit à part le fac où elle avoit porté
fon argent, & qui étoit vuide , mais quelque
temps après elle le trouva plein , 8c aïant appelle
ces pieufes femmes , elle compta 1argent avec
elles 8c en trouva autant qu’elle en avoit apporté y
excepte quatre deniers, qu’elle avoit emploïez
pour avoir du vin. . Elle rapporta ce miracle aux
prêtres les plus eftimez ; & ils lui dirent : C ’eft le
fruit de votre obéïffance 8c de votre fidélité ;
croïez fermement que votre mere eft fauvée ; &
ne craignez point de donner aufti votre bien pour
Jefus-Chrift.
»• h* Ces miracles font dignes de foi , s’il y en eue
jamais, étant rapportez dans la vie de S. Anfcaire ,
par S. Rembert fon difciple 8c fon fuceeffeur ; 8c
s’il eft permis de dire, que Dieu ait dû quelquefois
faire des miracles , c’eft fans doute pour les-
egliies naiifantes. Au refte il fembloit que le prê^
tre Ardgaire ne fut allé en Suede que pour af-
iifter à la mort de ces deux faintes perionnes t
car après celle d’Herigaire , il retourna à fa chere
L i v r e q u a r a n t e - n e u v i e ’m e . 373
folitude , ôc cette églife demeura encore fans
prêtre.
Mais Anfcaire travailloit à introduire la foi xx.
, , T t r - 1 Commewcemeflü dans le Danemarc. Horic ou Eric y regnoit alors de tSgHi-jje iJ*.
feul ; 8c il étoit fils de Godefroi , tué l’an 810. l |
Anfcaire le vifitoit fouvent, 8c s’appliqüoit à ga-
gner fon amitié, par fes prefens 8c par toutes fo rtes
de fervices : pour obtenir la permiffion de prêcher
dans fon roiaume. Quelquefois le roi Louis
l’envoïoit en ambaffade vers Horic , foit pour
traiter la paix , foit pour d’autres affaires , dont
il s’acquitoit avec beaucoup de capacité 8c de fide- -
lité. Le roi Horic , connoiffant par-là fa probité,
commença à le refpedter 8c à l’aimer : à vivre familièrement
avec lui, S i-lui donner entrée dans
fes confeils les plus fecrets. Il vouloir toujours l’a*
voir pour garant des traitez qu’il faifoit avec les
Saxons : difant,. qu’il ne tenait rien de ii fur que
fa parole.
Anfcaire profita donc de cette amitié du roi t
pour l’exhorter à fe faire Chrétien. Il écoutoii
volontiers ce que l’évêque lui rapportoit de l’é criture
fainte, 8c demeuroit d’accord, que cette
doétrine étoit bonne & falutaire. Enfin le faine
évêque lui demanda permiffion de bâtir une é-
glife dans fon roïaume, 8c d’y établir un prêtre,
qui prêchât la parole de Dieu ,■ & adminiftrât' le
baptême à tous ceux qui le defireroient. Le roi
l’accorda avec plaifir , permit de bâtir une égli-
fe à Slefvic , qui étoit dès-lors un port tiès-
frequenté par les marchands. Le faint évêque »• 4&
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