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aufïi-bien que Baille & Grégoire ? Pourquoi
Etienne, ce vertueux abbé, a t-il-été chaftede
fon monaftere avec cinquante diiciples ? Pourquoi
le pieux abbé Antoine eft-il priibnnier à
Amoriurti ? Pourquoi Emilien & les iiens ont-ils'
été emmenez par o'rdre de l’évêque de Nicome-
die, après avoir été foüettez & traitez indignement
, & leur monaftere pillé ? Pourquoi l’évê-
que Léon a-t-il été periècuté à Cherione, & l’abbé
Antoine empriibnné avec deux autres ? Pourquoi
à Lipari au-delà de la Sicile nos freres font-
ils en priibn? Pourquoi à Cherione Letoïus a-t-il
été arrêté ; puis envoyé à l’empereur, & empri-
fonné à Conftantinople ?
Jofèph àiant été dépofë , on mit à là place un
autre archevêque à TheiTalonique, qui y fit arrêter
Anaftafe, & chafler l’abbé Theofofte avec
dix-fept autres, &.fit donner deux cens foixante
ceups de foüet, & enfuite deux cens coups de
nerfs de boeufs à un iàint moine nommé Euthy-
mius, parce qu’il ne vouloir pas le nommer au
iàint facrifice comme évêque. Il fut ainil traité
dans une églife où on le laiifa demi-mort : mais
un homme charitable l’aïant couvert de la peau
d’un agneau fraîchement tué, lui iàuva la vie.
Théodore éerivit à l’archevêque ion frere,pour
le conioler de ces violences.
En une lettre à Naucraceion diiciple, il traite la
Secondes nôces. matière de iès fécondes nôces.Elles iont permifès,
i- «?• i°* dit-il,par l’apôtre & par Jefus-Chrift même:mais
ce n’eft pas une loi, comme dit iàintGregoire le
theca
X L V I.
L i v r e q u a r a n t e -c i n q u i e ’ m e ." 97
théologien, ce n’eft qu’une indulgence: or l’indulgence
fuppofe une foibleife ôc une aétion re-
prehenfible. L’apôtre le marque en difant: S’ils
ne fe contiennent pas, qu’ils fe marient, car l’incontinence
eftune foibleife. C ’eft pourquoi les
peres ont fournis à la penitence des bigames :1e
concile de Laodicée n’en manque point le tem s ,
faint Bafile le détermine à un an, 6c pour les troi-
fiémes nôces 6c au-delà à deux ans. De là vient
que le concile de Neocefarée défend à un prêtre
de prendre part au feftin des fécondés nôces.
Donc il eft jufte de couronner le premier mariage,
qui eft proprement légitimé 6c viétorieux
de l’incontinence. Il parle fuivant l’ ufage des
Grecs , qui nomme couronnement la bénédiction
nuptiale. Il eft, dit-il, fuivi de lafainte communion
, 6c les prêtres prennent part au feftin, à
i’exemple de Jefus-Chrift même. Mais lefecond
mariage n’eft point couronné, parce qu’on y fuc-
combe à la foibleife, 6con n’y communie point,
parce qu’on doit être privé de la communion une
année ou deux, il n’y a point de benediétion ,
parce qu’il n’y en a qu’une feule , pour les premières
nôces. Il s’enfuit donc, félon l’écriture 6c
les peres,que le prêtre ne faitpoint de célébration
des fécondés nôces, 6c ne reçoit ceux qui les ont
contraétées, qu’après la penitence accomplie ;
lorfqu’illeur eft permis de communier. Alors il
leur donne une efpece de benediétion nuptiale.
Que fi vous demandez comment donc ils habitent
enfemble ?je dirai que c’eft en vertu du con-
Tome X . N
1 . Cor. t h . 9
ad Amphil.c. 4
Sup. liv. X X V I I
h. 4 y.
Gan* 7*