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triarche vouloit les conferver comme aïant plûtôt
erré fur la difcipline que fur le dogme. S. Joan-
nice appuïa le fentimenc du patriarche, & lui écri-
, vit de ne rejetter que ceux qui avoient manifeftement
des opinions erronées. Cet avis l’emporta
foutenu de l’autorité de l’empereur : on depofa
Si on bannit les évêques &c les abbez qui s’y oppo-
ferent le plus : ce qui augmenta le fchifme. En
cette oçcafion S. Joannice travailla puiflamment
à réünir les eiprits, tant par fes difcours que par
fes lettres.
Æ . Saint Joannice étoit un folitaire fameux depuis
vu*af.sur. 4. long-temps par fa vertu & par fes miracles. Il nâ-
«7, quit a Marycat village de Bithynie, près d’Apolloniade
, la quatorzième année de Léon fils de
Conftantin Copronyme , c’e ft-à -d ire , l’an 765.
Ses parens étoienc pauvres , S i d’abord il garda
les porcs. Enfuite il devint foldat, & tomba dans
1 herefie des Iconoclaftes ; mais fous le regne de
Conftantin & d’Iren e , il revint à la foi catholique
par la remontrance d’un folitaire : S i paiTa fix
ans dans les jeûnes & les prières, couchant fur la
terre nuë, fans toutefois quitter le fervice de l’empereur
, dont il étoit garde. Au retour d’une campagne
contre les Bulgares, où il s’étoit fignalé , il
renonça au monde, apprit à lire ôc paffa en trois
divers monafteres. Enfuite il fe retira feul fur le
mont Olympe en Bithynie, & y vécut quelques
années à découvert : puis il s’enferma dans une
caverne & ne vivoit que de pain &c d’eau.
Après douze ans de cette entiere folitude, il
L i v r e q u a r a i s t e - h u i t i e ’me. 435
entra dans le monaftere d’Erifte Sc y prit l’habit.
Il avoir le don de prophétie, S i on raconte de lui
grand nombre de miracles, Sa réputation s’étendit
aux extrémitez de i’empire, S i fon autorité fervit
beaucoup à foûtenir les catholiques , contre les
perfecutions de Leon l’Armenien & de Michel lé
Begue. Enfin la paix étant rendue à l’églife fous le
gouvernement de l’imperatrice Theodora , faint
Joannice déjà parvenu à une extrême vieilleife, fe
renferma dans une cellule étroite au monaftere du
mont Antide.
L’imperatrice Theodora renouvella le traité de AIU^XIV'- (
paix avec Bogoris prince des Bulgares, Si lui ren- Bulgares.
J ’ r C ' WÊê&SÊsÊSÊSBÊÊKs w dit la loeur qui etoit captive 3 en écàhi angé dn u momi- 2 °ft TIh3.e oHp\h. lih.
ne Théodore furnommé Coüpharà, que les Bulgares
avoient pris long-temps auparavant. Là
foeur de Bogoris pendant fa captivité demeuranc
â la cour de C . P. étoit devenue bonne chrétienne
; Si aïant appris à lir e , elle s’étoit fort bien in-
ftruice de la religion , Si en avoir conçu une haute
idée. A fon retour elle ne ceifoit d’exhorter fon
frere à embraifer la f o i , donc il avoir déjà reçu
quelques legeres inftrudrions par le moine Théodore.
Il demeura encore attaché à fon ancienne
fuperftirion : mais ces femences fru&ifierent en
leur temps.
L ’imperatrice entreprit enfuite de convertir les xxv.
Pauliciens ou Manichéens d’Armenie, & de lesiiqens!
défaire, fi elle ne les pouvoit convertir. L’c m - sk»i.}.7o:
pereur Michel Curopalate les avoir pourfuivis, ».s“£ l,i' ILÏI'
comme il a été marqué ; & Leon l’Arménien fon
I i j ij