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X IX .
Ecrits«d,’AlcuΣ
34 H i s t o i r e E c c l e s i 'à s t ic {u ë ;
fon capitulaire, il fait mention dé deux fortes
d’écoles-, de petites pour les enfans, que chaque
curé devoir tenir dans fa paroiiTe 5 de grandes
pour l’inftruition des clercs en divers lieux : dans
l’égliiè cathédrale de fainte Cro ix, & dans plusieurs
monafteres, principalement faint Aignan
d’Orleans, faint Benoift fur Loire, & S. Lifard de
Meun. Les autres monafteres les plus fameux
pour les écoles furent, Corbie, Fontenelle, Prom,
Fulde, S. G a i, S. Denis, & S. Germain de Paris,
S. Germain d’Auxerre, Ferrieres, Aniane, & en
Italie leMont-Caffin. Nous avons vu que le
roi Charles dès l’année 7 8p. avoit ordonné l’éta-
bliiTement des écoles dans tous les évêchez & les
monafteres. Il renouvella Souvent cette ordonnance;
& dans le capitulaire deThionville en 8 0 j;.
il recommande outre les autres études celle de ia
medecine.
Les écrits d’Alcuin montrent l’état des études
de ion temps. Premièrement on y trouve un petit
traité des fept arts libéraux, qui ièmble être tiré
de Caiîiodore ; & ils comptoient ainfi ces arts :
Grammaire, Rhétorique, Dialcétique , Mathématiques,
diviie en quatre parties , Arithmétique
, Muiique, Geometrie , Aftronomie. Alcuin
fit un traité plus ample de grammaire ;& une de
iès lettres au roi Charles fait voir combien il
avoit à coeur de rétablir Fortographe , qui en
eft le fondement, & que la barbarie des deux
derniers iîecles avoit prefque fait oublier. Il fit
auili un traité de rhétorique & un de dîaleéli-
L i v r e q u a r a n t f -c i n q u i e ’m .e . 3 3
que en forme de dialogues avec le roi Charles.
Mais la plûpart de fes oeuvres font des explications
de l’écriture iainte, de des traitez de Théologie.
On voit dans tous ces écrits plus de travail que
de genie, plus de mémoire que. d’invention & de
choix. Avec toute ià grammaire, ià rhétorique,
fa dialectique : il ne parle le latin ni purement,
ni élégamment ; ion ftile eft charge de paroles
inutiles, d’ornemens affectez, & de peniees communes;
& iès raifonnemens font fouvent peu
concluans, mais ces deffauts lui font communs
avec les autres écrivains de fon iiecle. Ils n ont
rien d’original, & ne nous apprenent que les
faits de leurs temps. Ce qu’ils ont fait de meilleur,
eft de maintenir la tradition de la faine
doétrine de l’églife, & de nous conferver les bons
livres de l’antiquité iàcrée & profane : que nous
n’aurions plus, ians les foins qu’ils ont pris d’en
recüeiîlir & multiplier les exemplaires. Ce qui
eft de moindre dans les auteurs de ce moyen âge,
font leurs poëfies. La plûpart n’y entendoient
autre fineflè, que la verfification ; & leurs vers
ne font que de la proie meiiirée, fouvent plus
plate que la fimple proie, à caufe de la contrainte
du vers.
On trouve dans les lettres d’Alcuin quelques
points de diieipline ecclefiaftique, qui méritent
d’être remarquez. Il explique les deux glaives
dont il eft parlé dans l’évangile dans un ièns allégorique:
mais iàns les appliquer aux deux puif-
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