
Ï 4$ H i s t o i r e E c c i E s r A S T i Q j f £ .
interdit le vin 8c la cha ir,ils cherchent d’autres
viandes & d’autres boiflons plus déltcieuies. Le
vrai penitent fe prive abfolument des plaifirs du
corps. Quelques-uns aufli pechen-rde propos délibéré,
dansl’efperance d’effacer leurs pechez par
des aumônes. Or il ne faut pas pecher pour faire
l’aumône,.mais la faire parce que l’on a péché::
Ondoit impofer la penixence félon l’écriture 8c la
coutume de l’églife ;.8c bannir, abfolument les livres
que l’on, nomme penitentiels, dont les erreurs
font certaines & les:auteurs incertains; 8c
qui flattent les pecheurs, en impofant pour des
grands pechez des penitences legeres 8t inufitées.
Le concile de Tours explique celui-ci, car il ne rejette
pas abfolument les livres penitentiels : mais
il juge à propos, quequand tous les évêques feront
tousaflemblezau p alais,ils marquent quel
dès anciens penitentiels doit plutôt être fuivi.
Le concile de Châlon continue: Il y a beaucoup
d’abus: dànsdes pèlerinages qui; fe font à
Rome , à Tours 8c ailleurs. Des prêtres 8c des
clercs prétendent par là fe purifier de leurs peche
z, 8c devoir.être rétablis dans leurs fondions:
des laïques s’imaginent acquérir l’impunité pour
leurs pechez paflez ou à venir r ies pui/Tans en
tirent un prétexte d’exadion für lés pauvres ; lés
pauvres un titre de mandicité; Mais nous louons
la dévotion de ceux, qui pour accomplir la pénitence
que le prêtre leur a confeillée, font ces
pelèrinages en les accompagnant de prières-,
d’aumônès 8c de corredion de leurs moeurs. Il eft,
t l V R E ^ O A R A N T S - S I X I e ’ mî ' , 14H
remarquable que les deux plus fameux pelerinages
étoient faint Pierre de Rome 8c faint Martin
de Tours’ Les prêtres dégradez feront mis dans 4t,
des monafteres,pour faire penirence:s’ils veulent
mener une vie feculiere,ils feront excommuniez.
Si les prêtres mettent des fruits en referve,ce ne ., s.
doit point être pour les vendre plus cher, mais
pour fecourir les pauvres en temsde difette. On c.*.
impute à quelques-uns de nos freres les évêques,,
de perfuader à quelques perionnes de renoncer
au monde,pour donner leurs biens à l’églife;. ce
qui doit être très-éloigné de nôtre penfée. Les
évêques ne doivent chercher que le falut des
âmes ; 8c ufer des biens, de l’églife, non. comme
de leur bien propre, mais d’un bien qui leur eft
confié , pour en aider les pauvres. Ceux donc qui c‘ 7-
auront emploïé dé pareilles fuggeftions, feront
fournis à la penitence canonique: ceux qui ont
été affez fimples pour fe laiffer feduire, demeureront
dans leur engagement ; 8c les biens ufur-
pez feront rendus à leurs héritiers. En toutes les *’ 3i,i
méfiés on fera des prières pour les morts, fuivant
l’aricienne coutume de l’églife 8c l’autorité de:
faint Auguftin..
Nous avons appris que les églifes qui fe trou-
ventdans les domaines des particuliers, font partagées
entre les héritiers: jufqu’à faire d’un feul
autel quatre parts, dont chacune a fon prêtre..
Nous défendons ces partages ; jufques à ce que
lés héritiers foient convenus du prêtre qui doit
fervir cette églife, l’évêque défendra d’y celebrerr