
408 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ,
..... clercs. Mais enfüite le roi Charles setant relevé
A n . 84a. rentra dans la Belgique. Ebbon fut obligé de
fortir de R e im s, pour la derniere fo is , & fe retira
près de l’empereur Lothaire'.
Depuis defefperant de rentrer dans fon fiegc, il
accepta celui d’Hildesheim en Saxe , qui lui fut
donné par le roi Loiiis , du çonfentement des
évêques du pape ; & y fit les fonctions d’évêque
jufqUa fa m o rt, qui arriva l’an 8j i . Il travailloit
à la converiion des païens, &c encourageoit fou-
vent faint Anfcaire , archevêque de Hambourg,
contre les difficultez qnil trouvait à fa million de
Suède.
Le roi Loiiis , que l’empereur fori pere avoit ré-
Bataiiu de Fon- duit à la Bavière feule en ce dernier partage, fe
T', , joignit à Charles contre Lothaire : leurs armées fe
Nithard. Itb. i . 7 ^ \ 1» a r 1 1 f* 1 t *> fi»?. rencontrèrent près d Auxerre lur la hn de Juin
l ’an 8 4 1 . Loiiis & Charles firent plufieurs proportions
de p aix , que Lothaire aïânt toutes refufees i
enfin le jour de la faint Jean , ils lui déclarèrent,
que s’il ne les acceptoit le lendemain à la fécondé
heure du jour , ils en viendroient au jugement
de Dieu ; c’e ft-à -d ire , à, la bataille. Elle fut
donnée en effet près de Fontenay, ce même jour
famedi vingt-cinquième de Juin ; & Lothaire y
fut entièrement défait. Les deux rois délibérèrent
Ift.yîmt. fur le champ de bataille s’ils devoient pourfuivrç
les fuïards , & conclurent qu’ils devoient avoir
pitié de leur fîere & du peuple chrétien : efpe-
lant que Dieu s’étant déclaré çn leur fav eu r,.
Lothaire
L i v r e q u a r a n t e -h u i t i e ’ m e . 409
Lothaire ainii frappé écouteroit la juitice.
Ils celebrerent le dimanche au même lieu : & A
après la mefle , ils fe mirent à enterrer les morts
amis ou ennemis, & à panfer les bleflez. Ils o ffrirent
aux fuïards de leur pardonner , s’ils vou-
loient rentrer de bonne foi dans leur devoir. En-
fuite les rois ôi le peuple confulterent les évêques
fur ce qu’ils devoient faire : car ils étoient affligez
de la perte de tant de Chrétiens. Les évêques qui
étoient -a l’armée s’aflemblerent , & trouvèrent
que l’on avoit combattu pour la feule jufitice , &
que le jugement de Dieu l’avoit déclaré. Que
par confequent tous ceux qui avoient eu part à
cette affaire , foit pour le confeil, foit pour l’exe-
cution , étoient innocens : comme n’aïant été que
les miniftres de la juftice de Dieu. Mais que quiconque
fentoit fa confcience chargée d’avoir agi
par colere , par haine , par vaine gloire , ou par
quelqu’autre mauvais motif : devoit fe confeffer
en fecret, pour être jugé félon la mefure de fon
péché. Toutefois ils ordonnèrent un jeûne général
de trois jou rs , tant pour leurs fautes volontaires
ou involontaires, que pour les pechez de
leurs,freres morts, & pour attirer la continuation
du fecours de Dieu , &c ce jeûne fut volontiers
obfervé.
Entre les defordres qui fuivirent la mort de
Loiiis le Débonnaire, il s’éleva la même année
840. up parti contre le roi Charles, dans le pâï's ■
du Maine, qui étoit fon partage. Aldric évêque
du Mans fut toûjours fidele au roi Charles, 1
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