
j i 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
vier , Ere 890. qui eft l’an 851. L ’églifeen fait
mémoire le jour de leur mort.
Lvni. En France Hincmar 6c Pardule, qui étoient
uUpTéieûination! tous deux dans la confiance intime du roi Char-
Mau g. dijf. c. x8. les , voïant la doeftrine des deux prédeftinations
Lu?, rer. ¡p. n. foutenuë par les écrits de Prudence, de Loup 6c
de Ratram : firent écrire de leur côté, par un diacre
nommé Amalarius, dont l’ouvrage ne refte
plus ; & par Jean furnommé S cot, ou Erigene ;
Mtth.riftm. an. c’eft-à-dire, Irlandois. Il étoit de très-petite taille,
d’un efprit v if 6c pénétrant, 6c avoit fort étudié
la dialectique & la philofophie humaine ; mais il
n’étoit pas grand théologien. Ilfçavoitlegrec, 6c
traduifiten Latin les ouvrages de faint Denis, à la
uaug. h. 1. priere du roi Charles : car étant venu en France ,
il gagna les bonnes grâces de ce prince qui l’a-
voit toujours auprès de l u i , & le faifoit manger
à fa table. Jean écrivit donc un traité de la pré-
deftination, adreifé à Hincmar & à Pardule : qu’il
remercie d’abord de l’honneur qu’ils lui ont fa it,
delechoifirpour foutenir la foi catholique. L’ouvrage
eft divifé en dix-neuf chapitres ; & il s’ef-
t.ts.u.&c. force d’y prouver, par toute la fubtilité deladiau
ledtique, qu’il n’y a qu’une prédeftination, qui
eft celle des élûs : & que le péché 6c la peine n’étant
que des privations , Dieu ne peut à proprement
parler, ni les prédeftiner, ni les prévoir. Il
citefouvent faint Auguftin, & prétend s’appuïer
de fon autorité.
Cet ouvrage ayant paru, Venilon archevêque
de Sens en envoïa un extrait, divifé auffi en
A n . 8/1 .
Prud, p u f. ibtd,
p. 1*4-
L i v r e q u a r a n t e - h u i t i e ’me. ' j i j
dix-neuf articles , à Prudence évêque de Troïes:
le priant d’en réfuter les erreurs. Prudence crut
y trouver celle de Pelage 6c d’Origene : 6c en fut
épouvanté. Pour s’en mieux affurer, il chercha
le livre entier de Jean Scot ; 6c l’aïant trouvé ,
l’auteur lui parut abfolument Pelagien. Il entreprit
donc de le réfuter en 8 ja . par un traité du
même titre , de la prédeftination , divifé de même
en dix-neuf chapitres : où il rapporte les paroles
de Je an , & y répond pied à pied : mais fans
prendre la défenfe de Gothefcalc. I l s’appuie par
tout iur l’autorité des peres, principalement de
faint Grégoire,de faint Jerôme, de faint Fulgen-
eg<
ce 6c de iaim Auguftin,
Les mêmes extraits de Jean Scot aïant été
portez à Lyon : cette églife crut neceffaire d’y ré-r
pondre , 6c en chargea le diacre Florus, doéteur
fameux dès le temps d’Agobard, dont il refte encore
d’autres ouvrages : 6c qui avoit déjà donné
un difeours fur la prédeftination. Son traité contre
Jean Scot eft femblable à celui de Prudence.
Il y examine toutes les propofitions de fon adver - V. Sîrtn. not. tuf
faire , dont il réfuté les fophifmes ; & foutient la
double prédeftination, la foiblelfe du libre arbi- *.“‘“0.'
tre & la neceflïté de la grâce. Quant à Gothef- Maug.tt.t.p^
calc, il en parle ainfi : Nous ne fçavons en quelle
forme ce malheureux moine a été condamné 6c
mis en prifon depuis plufieurs années. Sil a enfeigné
quelque cnofe de fi dangereux contre la
f o i , qu’il dût être ainfi traité par un concile : on
devoit, fuivant l’ancien ufage, en avertir les au.-
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