
J 1 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q j j e .
monaftere de fainte Marie de Cuteclar. Après
8 ji ■ la mort de l’abbé Sauveur, Valabonfe revint auprès
de Ton pere , & fut enfuite, ordonne diacre.
I l fut chargé , avec le prêtre Pierre , de la conduite
du monaftere de femmes de fainre Marie de
Cuteclar près de Cordouë , fous la direction de
l’abbé Frugelle, qui demeuroit proche avec fa
communauté de moines. Sabinien & Viftremond
étoient du monaftere de faint Zoïle d’A rm ilat,
àinfi nommé de la rivxere fur laquelle il étoit iî-
tu é , dans un affreux defert, à dix lieues de Cordouë
au Septentrion. Habentius étoit de Cordouë,
Si y avoit embraffé la vie monaftique à S. Chrifto-
f le , iîtué vi s -à-vi s de la Ville , fur le fleuve
Betis , où il vivoit reclus, ne fe montrant que
par une fenêtre, portant des lames de fer fur la
chair, Jeremie étoit le vieillard qui avoit fondé
le monaftere de Tabane.
Ces fix vinrent enfemble fe prefenter au cadi ,
S i crierent tout d’une voix : Nous fommes dans
les mêmes fentimens , que nos freres Ifaac &
Sanche : condamnez nous de même, Nous con-
feflons, que J . C . eft D ieu , nous reconnoiffons
votre prophète pour précurfeur de l’antechrift,
& nous déplorons votre aveuglement. Aufli-tôt
ils furent condamnez à perdre la tête : toutefois
le vieillard Jeremie pour quelque chofe qu'il
avoit dit de plus fort que les autres, fut auparavant
rudement fouetté jufques à ne pouvoir fe
foûtenir. Quand ils furent arrivez au lieu du
fupplice, ils s'y excitoient les uns les autres. Pierre
L i v r e qju a r a n t e - hu i t i e ’m e . j i j
&i Valabonfe furent executez les premiers : tous A n . 8 ; r .
les corps furent attachez à deux pieux , & quel-
ques jours après brûlez dans un grand feu , & les M»rr. r. 7.7«».
cendres jettées dans le fleuve. L eglife fait la mémoire
de ces fix martyrs le jour de leur mort. c. 5.
Un diacre nommé Sifenand fe prefenta auflï
au martyr, invité , comme il d ifo it , par Pierre
Si Valabonfe depuis qu’ils furent au ciel. Il étoit
natif de Badajos ; & aïant été amené de Cordouë
pour étudier, il fut élevé dans le monaftere de
S. Aciicle. On crut qu’il avoit appris par révélation
l’heure de fon fupplice ; car étant dans la
prifon Si faifant réponie à un ami : après avoir
écrit trois ou quatre lign e s , il fe leva tout d’un
coup rempli de jo ïe , Ôc donna fa réponfe commencée
au valet qui l’attendoit, en difant : Re tire
toi , mon en fan t, de peur que les foldats ne
te prennent. Aufli-tôt ils arrivèrent en criant &
l ’emmenerent, en lui donnant des foufflets Si des
coups de poing. Il fut prefenté au cadi ; aïant
pernfté dans fa confeflion , on l’executa à mort
dans la fleur de fa jeunèffe , le jeudi feiziéme de
Ju ille t, la même année 8./1. Le corps fut laifle
fans fepultureà la porte du palais : mais long-temps
après des femmes aïant trouvé fes os dans les pierres
que la riviere entraînoit, on les enterra à S.
Acifcle. L’églife fait mémoire de ce martyr le jour
de fa mort.
Le diacre Paul, natif de Cordouë, & élevé dans BBffl R- 5ii
. /- . 1 r J
le monaftere de S. Zoïlè , fervoit les prifonniers
avec une grande charité. Saint Zoïle eft un mar- vmA. 4. stepb.
S f f ij