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bon de le chanter s’ils l’y avoient inféré f il fer oit
fort bon , dit le pape. Les envoïez reprirent :
N ’auroient-ils pas bien fait de faire connoître aux
fiecles fuivahs un myftere fi important, en ajoutant
feulement quatre fillabes î Le pape répondit:
Je n’ofe dire qu’ils neufient pas bien fait;mais
je n’ofe d ire non plus qu’ils ne l’aïent pas vû aufli
bien que nous. Ils ont défendu même d’examiner
pourquoi ils i’avoient omis. Voïez quelle opinion
vous avez devous: pour moi loin de me
prererer a eux., j e n’ofe pas même m’y égaler. Dieu
nous garde, reprirent les envoïez , d’avoir une
autre opinion de nous; nous cherchons feulement
à être utiles à nos freres,félon le tems ou nous iom-
mes. C ’eft pourquoi aïant trouvé que quelques-
uns chantent ainfi le fymboie :& q u e par là plufieurs
ont été inftruïts de ce myftere: nous-croïons
qu’il eft mieux de le chanter, que de les laifler
dans l’ignorance : car fi vous fçaviez combien de
milliers de perfonnes l’ont appris aïn fi, vous feriez
peut-être de nôtre avis. Dites moi, répondit
le p ap e , croïez-vous qu’il faille inferer au fymboie
toutes les véritez neceflaiïes à la foi catholique,
qui n’y iont pas contenues ? Non, dirent
les envoïez , parce qu’elles ne font pas toutes
également neceflaires. Le pape reprit : Si elles-ne
le fontpas toutes, il y en a du moins plufieurs
fans la créance defquels onne peut être catholique.
Pouvez-vous,dirent les en voïez,nous dire
quelque vérité femblable à celle c i, qui manque
aufymbole? Lepape demandalanuitpoury pen-
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fer afin de ne rien avancer leger.ement fur une A n. 80?.
matière fi importante; ôc la conférence fut ainfi
terminée pour lors.
Le lendemain le pape dit : Eft-il plus necef-
faire de croire que je faint Efprit procédé du Fils
comme du pere, que de croire que le Fils eft la
fageffe engendrée par la fagefife, & la vérité engendrée
par la vérité; & que l’un &c l’autre eil toutefois
eiîentiellement une feule vérité ? Nous
pourrions donner plufieurs autres exemples, non
feulement touchant l’eflencede la divinité, mais
touchant le myftere de l’Incarnation. Les envoïez
répondirent: Nous fçavons, grâces à Dieu,
fur ce fuj et, tout ce que Içavent les autres,où noüs
le pouvons apprendre. C ’eft ce que nous admirons,
die le pape, que vous vous donniez tant de
peine inutile pouvant vous tenir en repos. Nous
craignons, dirent les envoïez , de perdre une
grande recompenfe, faute de prendre un peu
depeine : & nous .eftimofis un plus grand -bien
d’inftruire par la ceux qui le défirent, que le mal
n’aéré grand de faire cette addition; puifquecè
n’a été ni par arrogance, ni par mépris des décrets
de nos peres. Le pape répondit : quelque
bon ne intention que l’onait, il faut prendre garde
de ne pas gâter ce qui eft bon par foi même,
en quittant la maniéré permife d’enfeigner, ce
qui ne fe peut faire fans préfomption 5 car lës-pè-
res en defibnd.inr, de ne rien ajouter au fymboie,
n’ont pas diftingué la bonne ou la mauvaife in tention
, ils l’ont défendu abiolument,