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pied. En cette occafioti ils perdirent les prefens
de l’empereur & environ quarante volumes,
qu'ils avoient raflemblez pour le fervice de
Dieu , il ne leur refta que le peu qu’ils purent
emporter en defcendant du vaïffeau. Quelques-
uns étoient d’avis de retourner : mais Anfcaire
ne pût s’y refoudre; & s’abandonnant à la providence
il paifa outre.
Ils firent donc à pied un trés-long chemin
avec Une extrême difficulté: paflant de temps en
temps en barque quelques bras de mer. Enfin ils
arrivèrent àBirque ou Biorc, qui étoit alors la
capitale & le port du roïaume de Suede , dans
une ifle à deux journées d’Upfal, vers le lieu où
eft Stockolm. :Car cette ancienne ville ne fubfifte
plus. Le roi nommé Bern ou Biorn , aïant
appris des ambaifadeurs qu’il avoir envoïez en
France le fujet de la venue des millionnaires, les
reçut favorablement: l’affaire-fut examinée dans
ion confeil, & on leur accorda tout d’une voix
la permiffion de demeurer dans le païs, & d’y
prêcher l’évangile ; ce qu’ils commencèrent à
faire avec fuccès. Plulîeurs Chrétiens captifs
avoient bien de la joïe de pouvoir enfin participer
aux faints myfteres, & on reconnut la vérité
de tout ce que les ambaifadeurs de Suede avoient
dit à l’empereur Loüis.Quelques Suédois demandèrent
& reçurent le baptême, entre autres He-
rigaire gouverneur de la v ille , & fort chéri du
roi. Çefeigneur fit bâtir Une églife dans fon héritage,,
s'exerça ferieuiement à la pieté 8c perfevera
L i v r e qt j a r a n t e - s e p t i e‘m e ; 3 2.9
vera très - conitamment dans la foi.
Anfcaire & Vittnar aïant demeuré fix mois en A 830,.
Suede revinrent en France , avec des lettres écrites
de la main du roi , fuivant 1 ufage de la nation
; Ô£ racontèrent à l’empereur Louis les grar
ces que Dieu leur avoir faites , & comment il
leur avoit ouvert la porte , pour la converlîon
des païens. L ’empereur en fut r a v i , & fongea
comment il pourroit établir un fiege épifcopal a
cette frontière de fon empire , pour faciliter 3c
affermir ces converfions. Alors quelques-uns de
fes fideles ferviteurs lui reprefenterent, que l’empereur
Charles fon pere , aïant dompté la Saxe,
Sc y fondant des évêchez , avoit refervé l’extré- Uv• nijnité
de la province au nort de l’Elbe , pour y
établir dans la fuite un fiege archiepifcopal : d’où
l’on pût étendre la foi chez les païens. Charle-
magne y fit confacrer une églife par un évêque
de Gaule , Sc y mit un prêtre nommé Heridac ,
indépendant des évêques voifins : il vouloit même
le faire ordonner évêque , mais la mort le
prévint.
L ’empereur Louis fon fucceffeur fans faire
aifez d’attention à ce deffein , à la follicitation
de quelques perfonnes , partagea cette province
d’outre l’Elbe , entre les deux évêques voifins ;
Villeric de Brème 3c Heligaud de Verden. Mais
alors connoiffant l’intention de fon perc,& voyant
le progrès de la foi chez les Danois Sc les Suédois
: du confentement des évêques 3c d’un concile
nombreux , il établit à Hambourg un fiege
Tome X . T t