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'■ maifon ferve de modèle aux particuliers : que les
A n . 8 j 8. officiers de votre cour foient gens craignansDieu,
Sc charitables envers ceux qui ont recours à vous
pour leurs befoins. Etablirez des comtes Sc d’autres
officiers publics , qui foient définterelfez, qui
n’oppriment point le peuple , qui ne gâtent leurs
moiffons ni n’enlevent leurs troupeaux : qui par
le confeil des évêques procurent le bien de l’é-
glife : qui tiennent leurs audiences , non pour
s’enrichir, mais pour rendre juftice. Etablilfez
de même les juges des maifons roïales qui n’op-
■f 'J+- priment point vos ferfs : mais qui faifent fi-bien
cultiver vos terres , que vous ne foïez pas obligé
d’être à charge aux évêques Sc aux abbez , pour
les logemens , les voitures & lès autres befoins.
Les comtes étoient gouverneurs des provinces Sc
juges des hommes libres ; mais il y avoit des juges
particuliers dans les'maifons roïales, qui gouver-
noient le domaine, Sc rendoient juftice aux ferfs
ftfcalins.
Quant aux fèigneurs , continuent les évêques,
qui à l’occafion de ces déiordres ont commis des
crimes dignes d’excommunication : obligez les â
fe venir humilier devant leurs ¡évêques, pour fa-
tisfaire à l’églife. Et ii quelqu’un a participé à
leurs pechez, fût-ce vous-même, qu’il en faife
pénitence. Faites toujours avec vos ferviteurs de
que nous vous confeillons -, Sc quand le temps fera
plias favorable , pour tenir un concile avec vos
confrères, nous vous donnerons nos confeils fur
tout le refte. Nous avons befoin principalement
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t. n-
. L i v r e q u a r a n t ë -N 'E u v i e ’me. <>r)
de conférer avec les évêques, qui du confente-
ment du peuple de ce roïaume ont facré votre
frere avec le faint crème : après quoi il a été reconnu
pour roi par l’églife Romaine notre mere.
Lifez les livres des rois , vous verrez, par l’exemple
même de Saül reprouvé , le refpeét qüi- eft
dû aux oints du Seigneur ; Sc ce que nous révérons
en votre frere , outre la fidélité Sc la recon-
noiifanceque nous lui devons, - Voudriez-vous
augmenter votre roïaume aux dépens de votre
ame ï ou nous priver du facerdoce, comme nous
mériterions de l’être , fi nous vous abandonnions
nos églifes , contre l’ordre de Dieu Sc la raifon.
Car les ¡ég life s , que Dieu nous a confiées, ne
font pas des fiefs que le roi puiffe donner ou ôter,
comme il lui plaît. Ce font des biens confacrez à
D ieu , dont on ne peut rien prendre fans facri-
lege. Et nous autres évêques nous ne femmes pas
des fëculiers , qui puiffions nous rendre vaflaux ,
eu prêter ferment, contre la défenfe de l’écriture
& des canons. Ce feroit une abomination , que
des mains qui ont reqû 1 onétion du faint crème ,
& qui par la priere Sc le ligne de la croix font que
le pai-n Sc le vin deviennent le corps Sc le fang de.
J'élus- C h r ift , ferviffent à un ferment :: non plus
que la langue de 1 evêqu«, qui par la grâce de
Dieu eft la clef du ciel.. Et fi Ion a exigé quelque
ferment des évêques , ceux qui l’ont exigé-
Sc ceux qui l’ont prêté , doivent en faire pénitence.
Au refte n’écoutez pas ceux- qui nous traitent
A n . 8 y 8.