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EVÏTT.
More de l'empereur
Louis.
jîjlron«
388 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q j ç j e .''
' ne lui pas faire une réponfe fâcheufe. Je fçar,
' lui dit - i l , que je ne vis pas hier au foir cette
étoile, & que c’eil une eomete , dont nous a-
vons parlé ces jours pallez Dites - moi ce que
vous croyez quelle lignifie. L ’aitronome ayant
dit une partie de ce qu’il penfoit Si diffimulé
le relie : Il y a encore , dit l’empereur , une
chofe que vous cachez. Car on dit que ce prodige
lignifie un changement de regne Si la mort
d’un prince. L ’ailronome lui cita le paffage du
prophète qui dit : Ne craignez point les lignes du
ciel qui épouvantent les gentils. L ’empereur répondit
r Nous ne devons craindre que notre créateur
qui a fait auiïi cet ailre : mais nous ne pouvons
aiTez admirer là bonté de nous avertir par
de tels lignes , pour nous exciter à penitenee ,
malgré notre lâcheté. Après avoir fait retirer tout
le monde , il palfa la nuit en prières fans dormir,
& le matin il appella fes officiers, & ordonna de
dillribuer le plus qu’il fe pourroit d’aumônes aux
pauvres, aux moines Si aux chanoines ; & fit célébrer
des meffes par autant de prêtres qu’il 1
craignant moins pour lui que pour lé g lile , donc
i l avoir la protection. Une autre comete parut
le premier Janvier de l’année fuivante 838. dans
le ligne du feorpion- ; & l’on crut quelle avoit
annoncé, la, mort du roi Pépin qui fuivit de près;
Celle de l’empereur Louis fut encore précédée
d’une grande éclipfe de folcil, que le même altro-
nome ne manque pas d’obferver, comme en étant
un préfage» Louis roi de Bavière avoit pris,les anj
L i v r e q_u a r a n t ë - s e r t i e ’ m e . 3%
mes, indigné d’un nouveau partage que l’empereur
fon pere avoit fait à fon préjudice, en la veur
de fes freres Lothaire & Charles. L e/rnpè-
reur l’ayant appris, partit de Poitiers, ou il a-
voit paifé l’h y v e r , Si fe mit en marche pendant
le carême de l’année 840. C ’étoit contre la
coutume, car il paffoit ordinairement ce faint
temps à chanter des Pfeaumes, prier, affilier à la
meffe, dillribuer des aumônes, & l’employoit entièrement
en oeuvres de pieté , en forte qü a peine
prenoit-il un jour ou deux pour monter a cheval
& faire un peu d’exercice. Alors „quoique deja
vieux, Si malade d’une fluxion fur la poitrine,
il fe fit un devoir de marcher contre le roi Louis
fon fils. Il celebra la fête de pâques à Aix-la-Chapelle
avec fa dévotion ordinaire, puis ayant palle
le Rhin , & appris que fon fils s etoit retire, il
indiqua un parlement à Vormcs, Si manda Lothaire
de s’y trouver. . Alors, arriva cette terrible
éelipfe, le troifiéme jour des, Rogations „/e’eft-à-
dire , le cinquième de M a i, veille de 1 A fcc n lion.
L ’empereur ayant entièrement perdu 1 appétit Si
les forces, fut obligé de camper en une ilie près
de Mayence , & fe.mettre au lit. I l etoit ienfi-
blement affligé de l’état de l’églife Si des troubles
qu’il prévoyoit entré fes enfans , dont toutefois
£3 foiblelfe pour Judith & pour. Charles^ etoit la
principale caufe. Un grand nombre d eveques. &
d’autres ecclefialtiques étoient aupres^de lui pour
le confoler r entre autres Hetti archevêque de Trece
s, Otgar de Mayence, Drogpmfrere de l’empe-
Gcc ni
A n . 8 40.