
376 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .’
Fefcenmus Sifinnius , qui étant arrivé à Paris fit
prendre l’évèque Denis, l’archiprêtre Ruitique Si
l’archidiacre Eleuthere , Si leur fit fouffrir plusieurs
tourmens. Saint Denis fut fouetté , grillé,
expofé aux bêtes, jetté dans un fo u r , attaché à
une croix , & remis en prifon avec plufieurs fidèles
: où comme il leur celebroit la meffe, l’heure
de la communion étant venue, Jefus-Chrift parut
avec plufieurs anges Si le communia de ia main.
Enfin les trois Saints furent menez à Montmartre,
Sc eurent la tête tranchée à coups de hache devant
l’idole de Mercure. Un grand nombre d’autres
fouffrirent le martyre avec eux : mais le corps
de faint Denis fe releva Si prit fa tête entre fes
mains , étant conduit par des anges. Une dame
nommée C a tu le , fit retirer les trois corps de la
Seine , où les payens les avoient jettez 3 Si les enterra
dans fon champ , au lieu où eft Péglife Si le
monaftere. Telle eft l’hiftoire rapportée plus au
long par Hilduin.
Sur.u, s-p. 716. Il mit à la tête la lettre de l’empereur Louis &
fa réponfè : où il indique les originaux , dont il
dit avoir tiré çe récit. Sçavoir les prétendus écrits
de faint Denis , un Ariftarque hiftorien Grec ,
dont on ne trouve ailleurs aucune mémoire : un
Y isb iu s , qu’il prétend avoir été témoin oculaire
du martyre de faint Denis ; Si fous le nom duquel
on trouve encore un petit é c r it, mais fi ab-
furde & d’un ftyle fi barbare , qu’il ne mérité aucune
créance. Hilduin s’obje<fte l’autorité de Grégoire
de Tours , plus ancien que lui d’environ
trois
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trois cens aris, qui ne met faint Denis premier J(,f„>0f.s.rT s.
évêque de Paris que fous 1 empereur Dècius ; Si il
n’y répond qu’en accufant Grégoire de fimplicité.
-
Ce recueil d’Hilduin porte, le titre d Areopagi-
tiques ; Si il fut fi bien reçu que la plupart de ceux
qui ont écrit depuis ont confondu les deux faints
Denis d’Athènes & de Paris, & ont attribué à ce
faint les oeuvres qui portent le^nom de 1 Areopa-
gite. Les Grecs mêmes ont donne dans cette erreur
, dès le temps d’Hilduin : comme on voit par
l’éloge de faint Denis compofé par Michel fyncelle
de Jerufalem, Si par l’hiftoirc de fon martyre, attribuée
àMethodius depuis patriarche de Conftan-
tinople.
Toutefois Ufuard Si Adondans leurs martyrologes
, compofez peu de temps après la mort d Hilduin
, diftinguent les deux faints D en is, mettant
celui d’Athenes le troifiéme jour d’Oétobre , Si
celui de Paris le neuvième : Si les Grecs dans leurs
menologes mettent aufli celui d’Athenes le troi-
iîéme d’Oétobre , quoiqu’ils le confondent avec
Celui de Paris. Les fçavans du dernier fiecle o n t sirmu»dM ¿„„b,.
\ . / I l t I ' 1 VtonyJ. Launoi. découvert l’erreur, qui avoit prévalu depuis H il- md;«*.
ï 1 J . Tillemont. to. z. duin , Si ont démontré la dinerence de ces deux ? Ij}_ s6;_ t0 ^
faints, que l’églife de Paris honore à prefent chacun
en fon jour.
Pendant qu’Hilduin étoit en Saxe , au nouveau Traaflat;on ^
monaftere deCorbie , il vit le grand defirqu’avoit «1
l’abbé Varin d’y transférer de France quelque Trmfi s viti r!.
corps fa in t, pour affermir la religion dans le païs, %.u. ¡.«»^.¡¡1.
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