
An. Met. Bertin.
Svp. n. 3 1 .
g-54 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
— — — né les évêques de leurs fondrions. C ’eft le voïage
A n . 8 3 J . que Loüis fit en Bretagne l’an 8 3 0 . 6c le parlement
qu’il indiqua à Rènnes. 4. D’avoir maltraité
quelques-uns dç fes fideles fujets , qui lui don-
noient des avis falutaires contre les furprifes de
fes ennemis ; les avoir privez de leurs biens , exile
ceux qui étoient prefens , 6c condamné à mort
les abfens : violant les privilèges des prêtres & des
moines & induifant les juges à faire injuftice.
C e t article regarde les rebelles punis la même année
8 3 0 . au parlement de Nimegue. 5. D ’avoir été
caufe de plufieurs parjures , par les fermens contraires
qu’il avoit fait prêter, les faux témoigna-'
g e s , 6c la jùftification de quelques femmes. C ’eft:
principalement Judith quie ftic i marquée. C. De
plufieurs expéditions militaires , non-feulement
inutiles, mais nuifibles, &c faites fans confeil : qui
avoient attiré une infinité de crimes, homicides,
parjurés , facrileges , adultérés., pillages , incendies
, même d eglifes : qui retomboient fur lui ,
puifqu’il en étoit l’auteur. 7. Qu’il avoit fait des
partages à fa fantaifie contre le bien de l’état ; &
fait jurer tout fon peuple, contre fes enfans, comme
contre des ennemis, au lieu de les mettre en
paix par fon autorité. 8 . Enfin qu’il veftoit d’a t
fembler tous fes fujets § pour les faire périr enfem-
b le , fi Dieu n’y eut pourvu, d’une maniéré inoüie.
C ’eft ce qui étoit arrivé en Alface la même annéer
x.e.is. car les. partifans de Lothaire traitèrent de miracle
la prompte défeétion des troupes qui fuivoient fon
pere.
A n . 833.
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L i v r e q u a r a n t e s e p t i e ’m e . 35J
Loüis fe confelfa coupable de tous ces crimes,
Si remit le papier entre les mains des évêques, qui
le mirent fur l’autel. Enfuite il ôta fa ceinture militaire
& fes armes , 6c les jetta aux pieds de l’autel
; 6c fe dépoüillant de l’habit feculier, il en prit
un de penitent : les évêques lui impoferent les
mains, on chanta les pfeaumes, & on dit les orai-
fons pour l’impofition de la penitence. On ordon- zibeiu
na que chacun des évêques qui avoient aflifté à
cette ceremonie, en drefleroit une relation qu’il
foufcriroit de fa main, 6c la remettroit à Lothaire,
en mémoire de l’a é tian, & que de toutes ces relations
on feroit un fommaire , qui feroit foufcrit
de tous les évêques.
Nous avons la relation particulière d’Agobard;
ôc l’adle commun, qui commence par une préfacé
, où l’on releve le miniftere des évêques, & le
pouvoir qu’ils ont de lier & de délier, comme
vicaires de J . C . Enfuite on reprefente l’état flo-
* riifant du roïaume fous Charlemagne & fa décadence
fous Loiiis fon fils : on dit que la puiifance
impériale lui a été fouftraite tout d’un coup , par
un jufte jugement de Dieu : c’eft-à-dire, par la dé-
feétion arrivée trois mois auparavant. Toutefois,
ajoutent les évêques, nous fouvenant des com-
mandemens de D ieu , & de notre miniftere, nous
avons cru devoir envoïer à Loüis , par la permif-
fion de l'empereur Lothaire ; pour l’avertir de
fes fautes, & l’exhorter à pénfer à fon falut : afin
qu’il ne perdît pas encore fon ame , puifqu’il étoit
déjà privé de la puiifance terreftrç. Ils difent en-
J y ij