
A n . 8 4 ; .
7 6.
7 7 -
78.
Ï9-
8 0 .
XXXI.
Normans à Ham-
bcuig.
Ann. Fuld.
MetenJ. 84J.
Chr. Duch. to. 1.
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VitaS. A n f n ü .
te. 6. aéî. p.%9*
4 j t H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
prennent les dîmes , mais ils les bifferont aux
prêtres pour les réparations, le luminaire & l'hofi.
pitalité. Les comtes & les autres juges ne tiendront
point leurs audiences depuis le mercredi
des cendres., &c on fera l’o&ave de Pique entière.
On obfcrvera tous les capitulaires eccle-
fiaftiques de Charlemagne & de Louis le Débonnaire.
Par ces reglemens, difent les évêques, nous ne
prétendons pas déroger à la feverité de la difci-
plinc ecclefiaftique ; mais quiconque méprifera ce
qui efl ainfî ordonné , par l’autorité pontificale
&i roïale : s’il efl ecclefiaftique fera dépofé par
le concile ; s’il efl féculier , il fera privé de fa dignité
& banni par la puiffance du roi. On joint
les deux puiffances., parce que l’on fuppofe que
le roi confirmera tous ces reglemens. C ’eft ce
que les évêques lui demandent en finiflant :
ils lui repreiencent , que lui - même les a priez
d éfaire ces canons ; & l’exhortent à executer
ceux qu’il a déjà réfolus &i lignez de fa main ,
comme ceux de Coulaines & de Beauvais. Toutefois
les évêques du concile de Meaux ne purent
en obtenir la confirmation, & differerent de les
publier.
Les Normans attaquèrent auffi le roïaume de
Louis cette même année 84J. Ils donnèrent trois
combats en Frife:dans le premier ils furent battus,
mais: ils eurent l’avantage dans les deux autres.
Ils entrèrent dans l’Elbe avec fix cens bâtimens,
fous la conduite de Roric leur roi : defcendirenc
L i v r e q u a r a n t e - h u i t i e m e . 4 î j
à Hambourg , & furprirent tellement les habi-
tans en Tabfence du comte, quon neut pas le
loifir d aflcmbler les gens du païs. L’archeveque
faint Anfcaire , qui y réfidoit, voulut d’abord
défendre la place , en attendant un plus grand
fecours ; mais voïant qu il ne pouvoit refifter
aux ennemis , qui aflïegeoient déjà la ville : il
longea a fauver les reliques ; les clercs fe difper—
ferent de côté & d’autre, & lui-même échappa
à peine fans manteau. Le peuple s’enfuit de
tous côtez , quelques uns furent p ris , la plupart
tuez : les barbares étant arrivez le foir à Hambourg
, y demeurèrent un jour entier & ■ deux
nuits, pillèrent & brûlèrent tout. Cet incendie
confuma l’églife , que le faint évêque avoit fait
bâtir avec grand foin , le monaftere & la bibliothèque
, compofée entre autres de livres très-
bien écrits, donnez par Louis le Débonnaire. Enfin
il ne refta que ce que chacun trouva fous fa
main , & put emporter avec lui. Saint Anfcaire
aïant ainfi perdu en un moment tout ce qu’il avoit
amafTé depuis fon épifeopat, ne témoigna aucun
chagrin , mais répéta fouvent ces paroles de Jo b :
Le Seigneur me l’a donné, le Seigneur me l’a
A . •/ ote.P
endant qu’il étoit ainfi errant aveefes moines,
portant leurs reliques de côté & d’autre, fans avoir
de demeure affinée, pour furcroît d’afih&ion, l’é-
vêque Gaufbert, qu’il avoit envoie en Suede , en
fut chaffé Une partie du peuple conjura contre
lu i , vint à fa maifon, tua ion neveu Nithard , 1«
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