
a H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
avoit conçu pour Theodote, une dest filles de h :
An. 75*5" chambre Je Marie,, qu’il vouloir: époufér. Pour
cet effet il publia que Marie, avoit voulu l’em-
poilonner j mais il ne pût le periuader à perfon-
ne.
ntas.Taraf. Il fit tous fis efforts pour gagner le patriarche
Taraife, & lui faire approuver ce divorce. Il lui
J.H, envoya premièrement un magiftrat, qui lui expliqua
toutes les circonftances de la. prétendue entre-
priiè d’empoiibnner l’empereur ;& l’inffiruifitexa-
¿teiñent de cette accufation , l’affûrant qu’ elle
etoit très bien fondée. Le patriarche lui repondit
enfoûpirantï Je ne içai comment l’empereur pourra
ibuffrir l’infamie dont il f i couvrira devant
tou tes les nations ; & comment il pourra reprimer
les adulteres 8c ks autres débauches, après avoir
donné un tel exemple. Quand, le crime de l’im—
peratrice Marie ièroît auiu certain que vous pré«-
tendez, le Seigneur défend de quitter fa femme,
finon pour caufe d’àdultere. Dites done à l’empereur
, que je fouffrirai plutôt la mort, & les plus
cruels fupplices, que de confèntir à fondefTein.
L ’empereur voulant lui parler lui-même, l’envoya
quérir, & Taraife vint au palais, accompagné
du moine Jean, qui-avoit aiïifteau fiptie-
me COÎÏCilede la part des patriarches d’Orient. Je
n’ai rien voulu vous cacher, dit l’empereur, parce
que je vous regarde comme mon pere. G n ne
peut nier, que je ne puiffe quitter une perfbnne
qui a attenté à ma vie : elle mérité la mort, ou
tout au moins une penitence perpétuelle ;& poux
L i v r e q u a r a n ’t e - c i n q u i e ’m e . 5 __________
vous convaincre deibn crime, voyez-en les preu- A n . 7 g y ,
ves de vos yeux. Là defïus il ht apporter des vaif-
feaux de verre avec une liqueur trouble , difant
que c’étoit le poifon, dont fà femme avoit voulu
fe ièrvir pour lui faire perdre la v ie , ou la rai-
fon. Le patriarche ne donna pas dans cet artifice:
il fit connoître à l’empereur, qu’il içavoit fà
paffion pour Theodote, & lui déclara nettement,
qu’il ne pouvoir di ilo u dre ion mariage, 8c qu’il fi-
roit obligé de lui défendre l’entrée du fànctuai-
re , c’e ft-à -dire , de l’excommunier. Le moine
Je an , qui étoit un venerable vieillard, parla longtemps
auffi 8c fortement à l’empereur, 8c s’attira
l’indignation des prêteurs 8c des patrices, dont r
il y en eut qui le menacèrent de lui paiïèr i’épée
au travers du corps. Enfin l’empereur brûlant de
colere, les fit chailèr l’un 8c l’autre, n’ayant rien
à leur répondre.
Il perîifta dans fon deffein, obligea l’impera- Teoph. an |i
trice Marie à f i rendre religieufi, & la fit rafir
au mois de Janvier de la troifiéme indiélion l’an
7 9 5. Au mois d’Août fùivant, il déclara imperatrice
Theodote, & la fiança;,mais n’ayantpûperiuader
au patriarche de célébrer k s noces , il
chercha un prêtre pour cette fonfltion ; & la fit
faire dans le palais de Marnas, par Jofèph abbé
& oeconomc de l’églâfi de C .P . le quatrième du
mois de Septembre fvûvant , l’indiébion qua- ums.îw,
• / y / y - i , J i> Stud.per Mich» stneme étant commencée:. -Cette acuoii ae I ». t8. mm*
pereur caufà un grand fcandalc,non feulement à
C . P. mais dans les autres villes & les provinces les
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