
A N. 8 J
'Anaff. tcm.
tonç. p. 8. A.
To. 8. Conc.p.
j ?8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e !
— de Décembre , l'autre au mois de Mars, & ordon-
/■ na dix-neuf prêtres, & huit diacres, & pour divers
lieux foixante & trois évêques. Il inftitua l’octave
de l’aifomption de la fainte Vie rge , qui ne
fe celebroit point encore à Rome ; & la première
fois il diitribua des pièces d’argent au peuple. Outre
les bâtimens qui ont été marquez, il fonda plu-
iieurs monafteres. Il en fit un de religieufes dans
fa propre maifon, qu’il dédia à faint Symmitre ôi
faint Cefaire : il rebâtit &c orna celui de faint Martin,
où il avoit été moine. Il rétablit-celui de Cor-
fare , qui ne fervoit plus qu’à loger des feculiers,
& y mit des religieufes. Un jour étant allé faire
fes prières à faint Laurent, il demanda combien
de moines y faifoient le fervice. On lui répondit
que quelques-uns de fes predeceifeurs y avcicnt
établi deux monafteres : mais que la pauvreté les
avoit fait abandonner. Il en rétablit un fous le
«■ nom de funt Ecienne & de faint Caflîen : le dota
fuffifamment, & y mit des moines Grecs, pour
faire l’office jour & nuit. Entre les ornemens qu’il
rcnouvella, on marque une croix d’o r, qu’un foû-
diacre portoit devant le cheval du pape félon l’ancienne
coûtume.
!• On lui attribue une inftruftion aux prêtres, qui
ie trouve inferée dans le pontifical Romain , à
la fin de la forme de tenir le fynode des évêques.
Les prêtres y font exhortez à fe lever toutes les
nuits pour les prières noéturnes, & à chanter l’o f- |
fice aux heures marquées. Chaque prêtre doit
avoir un clerc , ou difciple, qui lui aide à chanter
L i v r e q u a r a n t e -n e u v i e ’m e . 559
les pfeaumes, Sc répondre à la meife. Il doit inviter
le peuple à fe confefler le mercredi des cendres
& impofer les pénitences : l’exhorter à communier
quatre fo is , à N o ë l, le Jeudi-faint, à Pâque & à la
Pentecôte ; ne rien exiger pour les fondions ec-
clefiaftiques. Le refte eft affez femblable aux in-
ftrudions d Hincmar : ce qui fait voir la difeipline
du temps.
Aufli tôt que le pape Leon fut mort, le clergé
de Rome , les grands & le peuple s’ailemblerent ;
& ayant prié Dieu de leur faire connoître celui
qui devoit être leur pafteur, ils élûrent tout d’une
Voix le prêtre Benoilt. Il étoit Romain , fon pere
nommé Pierre, l’avoit inftruit dans les faintes lettres
: enfuite il fut mis au palais de L itran , & reçu
dans le clergé. Le pape Grégoire IV . l’ordonna fou-
diacre , & Leon IV . l’ordonna prêtre du titre de
S. Callifte , où le peuple en foule alla lui porter la
nouvelle de fon éleôtion. On le trouva en priere :
il fé leva,’& voïant de quoi il s’agiiToit, il fe remit
à genoux, & dit avec beaucoup de larmes : Ne me
tirez point de mon églife , je vous en prie y je ne
fuis point capable de porter le poids d’une fi grande
dignité. Toutefois ils l’emmenerent au palais de
Latran, chantant des hymnes & des cantiques fpi-
rituels, & le mirent fuivant la coutume ,- dans le
trône pontifical, avec une joïe publique. Puis on
dreifa lé décret d’éleéfion, qui fut fouferit du clergé
& des grands, & envoie aux empereurs Lothaire
&c Loüis par deux députez , Nicolas évêque d’A -
nagnia & Mercure maître de la milice.
D d d d iij
A n. 8j j .
Sup. ». 7.’
X X V I .
Benoift ili. pape.
Anafl. in Ben,
111,