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être reconcilié à Dieu par leurminiftere; ôtque
l'on confeffe au premier venu les pechez légers
Si journaliers, avoüant toutefois, que cetteder-
niereefpece dccoufeffionn’étoit guere en ufage
que chez les moines; c’eft-à-dire, qu’outre la con-
fellion facramentelle, neceifairepourles pechez
mortels,on confefloit auffi les fautes legeres à
d’autres qu’à des prêtres, pour s’humilier ôc profiter
de leurs confeils & de leur prières.
Jonas fe p la int, que la plupart des laïques ne
recevoient la fainte communion , qu’aux trois
grandes fêtes de l’année; & recommande de communier
fouvent,mais avec les difpofitions necef-
faires. Il fe plaint auffi que plufieurs feigneurs
fe faifoient donner parles curez une partie des
dîmes ôc des obligations, des églifes de leur patronage
; principalement quand le concours
du peuple y étoit grand. Que les laïques mépri-
foient les prêtres pauvres , jufques à s’en fervir
comme de v a le t s , 8c ne les pas faire manger à
leur table. Il parle fortement contre les jeux de
hazard, & contre la paillon de lachaife, quifai-
foient négliger le fervice divin, Ôc opprimer les
pauvres. Les comtes & les autres feigneurs admi-
niftroientla juftice; mais la plupart negligeoienc
par pareffeles affaires des pauvres, &prenoient
desprefensdes riches. Il recommande l’onétion
des malades, par le miniftere des prêtres, Se fe
plaint que plufieurs confultoient les devins, fur
l’évenement de leurs maladies. Que l’on negli-
geoit la fepulture des pauYres,.8c que l’on ruinoit
L i v r e q u a r a n t e - s e p t i è ’m e ; 3 17
des fepulchres pour en bâtir des maifons. Cet ouvrage
n’eft pretque qu’un tiffu de paifages de l’écriture
& des peres , fuivant l’ufage du tems.
Halitgar, qui affift a à ce concile deParis, étoit
évêque d’Arras Se de Cambray, depuis l’an 816.
&avoit accompagnéEbbon archevêque deReims
à fa miflîon deDanemarc e n 8 ii.l’empereurLoüis
l ’envoïa en ambaffade à C. P. en 818 & ce fut apparemment
en ce voïage qu’il alla à Rome.
Ebbon touché de la confufion qui fe trouvoit
dans les penitentiels ordinaires, dont les prêtres
fe fervoient, pria Halitgar d’en compofer un tiré
des peres, ôc des canons, & il accepta la commit
iion. Nous avons fon ouvrage intitulé desreme-
des des pechez, Scde l’ordre de la penitence; Sc
diviféen fix livres. Le premier traite des vices
capitaux ôc de leurs remedes, ôc eft tiré de faint
Grégoire, de S. Auguftin ôc des livres de la vie
contemplative attribuez à S. Profper. Le fécond
cité auffi des peres, traite des vertus, tant théologales
, que cardinales. Le troifiéme contient
des réglés de la penitence, Se eft principalement
tire du code des canons, que Charlemagne reçut
du pape Adrien. Le quatrième contient lespeni-
tences des laïques, le cinquième celles des clercs,
tirez du même code, des decr.etales des papes
fuivans, &c de la colleékion de Martin de Brague
Le fixiémelivre eft un penitentiel qu’Halitgar
dit avoir tiré des archives de l’églife,Romaine
qui mérité une attention particulière..
Il commence par la maniéré dont l’évêque ou
R r iij
X X V I I I .
Traité d’Haiit-
gar fur la penitence.^
Sigeb. illuttr»
Ba-dr. lib. 1 •
Fled. 1 1. biß.
Rom. t. iß.
0. 14. bibl. F F
Lugd. p. 50 6.
Coint. an. 8 j o
n. 47.
np, Mtnard.