
Ï O o H l S T O l R ï E C C L E S I A S T I Q U E ? r
• î a M Le pape fit réponfe per une lettre que nous
n’avons pas; Théodore au nom de faint Platon
ôc au fien, l'en remercia par une fécondé lettre
dont Euftathe fut le porteur, il y nomme fes
adverfaires Mechiens, comme s’il diioit adultérin
s , car Motchoicn grec fignifie adultéré; ôc il
foûtient qu’ils font heretiques, en ce qu’ils prétendent
autorifer par difpenfeun mariage adultérin;
contre la défenfe expreife de la loi ôc de
l ’évangile ; & en ce qu’ils mettent au-deifus des
canons. Il remercie le pape des riches prefens
qu’ il leur avoit envoïez ; 8c fe purge de la calomnie
qu’on lui impofoit, de recevoir les heretiques
Barfanuph, Efaïe 8c Dorothée, il leur dit
anathême, comme anathematifez par S. Sophro-
ne : Sc a tous les heretiques en général. Le prétexte
de cette accufation pouvoitêtre qu’il avoit
un ami nommé Barfanuph. Théodore écrivit en
mêmetems à l’abbé Baille, q u ié to itàR om e , 5c
du confeil du pape, le priant de continuer a
appuïer la bonne caufe.
XLvm Au mois de-Novembre de la même année 809.’
Conférence l’empereur Charles tint un concile a Aix-la- Cha-
?e//;ljaePeIm: pelle, où on traita la queftion fi le faint Efprit
xgin.»n.%a9. procédé du fils comme du pere: qui avoit ete
¿fa. cbr. p remierement agitée à Jerufalem, par un moine
nommé Jean. Pour la décider l’empereur envoïa
àRome Bernard ou Bernaire évêquede Vormes,
6c Adelard abbé de Corbie: chargez d’une lettre
compofée par Smaragde , abbé de faint Michel
r,.7.c<mc.y.n)!>. audiocefe de Verdun, aujourd’hui faint Mihel:
L t V R E Q U A R A N T E C I N Q U 1 e ’m E? l o ï
OÙ il avoit recueilli les paifages de l’écriture & 8
des peres , qui prouvent queleS.Efprit.proce- A n. 809.
de du Fils comme du Pere. Les peres de l’eglife
qu’il cite, font S. Grégoire pape, 'S. C y rille , S.
Ambroife, S. Je rôm e , S. Auguftin.
Les envoïez étant arrivez à Rome lurent cet
écrit au pape, qui en aïant écouté attentivement
tous les paifages, dit: Je crois ainfi conformément
aux autoritez des peres 8c de l’écriture. Les
envoïez dirent: Puifque vous reconnoiifez qu’il
faut croire ainfi , nefaut-il pas l’enfeigneràceux
qui l’ignorent, & y confirmer ceux qui le fça-
v en t?L e pape en convint. Les envoïez lui de
mandèrent : Peut-on être fauvez fans croire cette
vérité ? Le pape répondit : Celui qui pourra l’en-
tendfe , 6c ne voudra pas le croire, ne pouraêcre
fauvéVcarily a des myfteres, comme celui-ci,
que plufieurs peuvent entendre 6c queplufieurs
autres n’entendent pas à caufe de leur bas âge ,
ou de leur peu de pénétration. Cela é tan t, reprirent
les envoïez, il eft permis d’enfeigner, ôc
par confequent de chanter, cequin ’eft pas permis
de ne pas croire. Ileftpermisde le chanter,
dit le pape, mais non d’ajouter ce qui eft défendu.
Les envoïez répondirent; Nous fçavons pourquoi
vous dites, qu’il n’eft permis de rien ajouter
au fymbole: c’eftque ceux qui l’ont fait n’y ont
pas mis ceci : ils veulent dire le mot Ftlioque, ôc
que les conciles généraux qui ont fuivi, fçavoir
celuid. Calcédoine Scie cinquième,ont défendu
de rien ajouter au fymbole. Mais ne feroit-il pas
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