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X L II
Martyre
Ettlogc.
. Vtta. S.
XI.M
arc, c.
to- 7- 1-H
é m H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
—— Si le. chef de fainte Sabigothe , fon époule , qui,
i^ - ell nommée Natalie dans-cecte. hiftôire : c’e ft-à -
dire , qu’elle avoit un nom Goth Si,un nom fto -
.main. Ils apportèrent en France ces reliques, qui;
pendant le chemin firent plufieurs miracles : Si
arrivèrent le vingtième d’Oébobre 858. au village
d’Efmant appartenant à l’abbaïe : où-l^ plus grande
partie des moines s’étoient retirez av^c le corps
de faint Germain, de peur des Normans. Le roi
Charles eut une grande joïe- de voir fon roïaume
enrichi de ces reliques : toutefois pour s’affürer
de la vérité, il envoïa à Cordouë un nommé.Man-
cion , qui rapporta le fait comme les deux moines.
Ufuard l’un d’eux eft le fameux-auteundu martyrologe
-, Si cette hiftoirea été écrite fur fon récit,,.
par Aimoin fon confrere , qui vivoit alors dans
le même monaftere : où l’on garde encore ces fain--
tes reliques-.-.
\ „ Viftremir archevêque de Toledé mourut le der- -
de' S. . . . 1 , 1 a -F* mer jour de la meme année. 858. SL le prêtre E u-
ZhUî' loge de Cordouë fut élu pour lui iucceder, par le r
3. Bcti. fujfrage tous les évêques de ¡.la province Si du
voifinage : mais il y eut quelque obftaclc qui empêcha
qu’il ne fut facré ; Si on en élut un autre de
fon v iv an t , quoiqu’il ne furvécüt pas deux mois.
«■H à fon éle&ion ; car il fouffrit le martyre après y cm
avoir tant encouragé,d’autres. Une fille nommée
Leocritie^ d’une famille noble de Mufulmans>avoie
été inftruite dès l’enfance dans la religion chrétienne
par une de fes parentes, qui la fit même
baptifer. Son pere S tfa meres’en étant apperçus»,
‘L IV R E Q U A R A N T E -N E U V I E ’ME. ' i l ?
la maltraitoient Si la foüettoient jour Si nuit pour ---------------
la faire renoncer à la foi. Elle fit connoître fon A n . 8;8.
ïétat au prêtre Euloge Si à fa foeur Amulonc , témoignant
qu’elle vouloir aller en lieu , où elle put
en liberté exercer fa religion.
Euloge lui procura fecretement les moï’ens de
fortir de chez fes parens : qu’elle trompa feignant:
de ceder à leur volonté,, jufqu’à parler contre la
Teligion chrétienne. Elle fe para , comme fi elle
eût penfé au mariage ; &c fous prétexte d’aller à
une noce , elle fo rtit, Si courut chez Euloge Si fa
foeur : qui la reçurent à bras ouverts , Si la cache- -
rent chez-des amis fideles. Le pere Si la mere au
defefpoir remuèrent ciel Si terre pour la trouver';
S i par l’autorité du cadi firent emprifonner Si
foiietter plufieurs chrétiens , même des religieuses
Si des; prêtres. Euloge fans s’émouvoir faifoit
Souvent changer de retraite à Leocritie , Si paffoit
¡les nuits en prières pour elle , profterné dans le -
-glife de faint Zoïle. Elle de fon côté jeùnoit Si
v e illo it, couchant fur la cendre Si couverte d’un
•xilice.
Une nuit étant venuë voir Euloge 8i fa foeur^
elle ne put retourner : parce que la perfonne qui c. 5,
devoit l’accompagner vint trop tard, Si qu’il étoit
déjà jour. Le cadi en étant averti, envoïa des fol-
dats entourer la maifon , d’où ils tirèrent Leocritie
avec Euloge , Si les amenèrent en fa prefence.
Il demanda à Euloge pourquoi il tenoit cette
fille chez lui ; & Euloge répondit que les prêtres
ne pouvoient refufer l’inftrudion à ceux qui la
H h h k ij